Peter Sutcliffe – l’Eventreur du Yorkshire

L’Eventreur du Yorskire

Nom : Peter William Sutcliffe

Victimes : 13

Lieux : Leeds, Bradford, Manchester, Halifax, Huddersfield (Yorkshire, Angleterre)

Dates: D’octobre 1975 à novembre 1980

Moyens: Marteau, poignard, tournevis

Mobile: Gratification sexuelle

Verdict : Perpétuité, interné en 1984

Durant six années, Sutcliffe se rendit coupable de l’agression de vingt femmes dans la région britannique du Yorkshire. Treize ne survécurent pas. Soulevant une véritable terreur, l’Eventreur tint longtemps en échec la plus grande force policière jamais levée contre un seul meurtrier.

Peter Sutcliffe naquit en 1946, dans une famille ouvrière qui compta cinq autres enfants. A la différence de ses frères et soeurs, Peter Sutcliffe, durant son enfance, montra peu de capacités d’adaptation; chétif et craintif, il recherchait sans cesse la protection de sa mère et craignait de se rendre à l’école par peur d’être chahuté par ses condisciples.

Ayant atteint l’âge de quinze ans, Sutcliffe ne fit montre d’aucune volonté d’émancipation. Méthodique et méticuleux, il prenait grand soin de son apparence, passant parfois plusieurs heures à se pommader dans la salle de bain. Par contre, il ne montra pas le moindre intérêt pour le sexe opposé.

Peu après, il trouva un emploi de fossoyeur au cimetière de Bingley.

Visiblement plus doué que ses frères et soeurs, doté d’un physique qualifié d’agréable, Sutcliffe n’en resta pas moins mal à l’aise dans ses contacts avec autrui.

Sa première petite amie, Sonia, fut aussi pondérée et calme que Peter.

Après huit années, le couple se maria et s’installa à Bradford.

Dans le même temps, Peter Sutcliffe fut catastrophé d’apprendre que sa mère, qu’il vénérait, entretenait une liaison extraconjugale. Quelques mois plus tard à peine, Sutcliffe commit sa première agression en frappant une prostituée.

Ses proches, rejoints par un psychiatre, estimèrent que la découverte de la liaison entretenue par sa mère avait été pour Sutcliffe l’élément déclencheur d’un état psychotique.

Après son arrestation, Sutcliffe déclarera aussi avoir entendu la voix de Dieu alors qu’il creusait une tombe au cimetière de Bingley. Il affirma que la voix, qui provenait d’une tombe, lui avait ordonné de tuer des prostituées…

Les quatre premiers meurtres

  • Le 30 octobre 1975, dans un faubourg de Leeds, on découvrit le corps d’une femme dont le torse avait été lacéré de quatorze coups de couteau. La victime avait été partiellement dénudée mais pas violée.

    L’autopsie permit d’établir que la femme avait été tuée par deux puissants coups portés à l’arrière de la tête avec un objet similaire à un marteau; il apparut que les blessures par arme blanche avaient été portées post-mortem.

    La victime fut identifiée comme Wilma Mc Cann, 28 ans, mère de quatre enfants. Il apparut que McCann présentait un taux d’alcoolémie élevé dans le sang lors de sa mort. Il apparut également que le sac à main de la victime avait disparu. La police opta pour la théorie d’une agression ayant mal tourné mais l’enquête s’enlisa.

  • Le 20 janvier 1976, Emily Jackson, 42 ans et prostituée occasionnelle, fut aperçue vivante pour la dernière fois, montant dans un véhicule de type Land Rover.

    Le lendemain matin, son corps fut retrouvé, mutilé d’une manière identique à la première victime. Jackson avait été tuée de deux violents coups de marteau portés derrière la tête et avait été poignardée plus de cinquante fois à l’aide d’un tournevis.

    La police estima que les deux meurtres étaient liés mais les indices furent rares. Tout au plus, les enquêteurs découvrirent-ils une empreinte de botte de pointure 41.

  • Un an s’écoula avant que le troisième meurtre ne soit commis. Le 5 février 1977, Irène Richardson, 28 ans et prostituée occasionnelle, fut agressée à Chapeltown.

    Le lendemain matin, un passant découvrit son corps abandonné sur un terrain de sport.

    Le modus operandi ne laissa planer aucun doute : trois coups de marteau mortels portés à l’arrière du crâne, les vêtements partiellement déchirés, le cou et le torse lacérés de multiples coups portés à l’aide d’une arme blanche…

    Les analyses démontrèrent l’absence de rapports sexuels ante-mortem. L’enquête prouva aussi que la victime avait été tuée moins d’une demi-heure après avoir quitté son logement.

    La presse apprit les détails du meurtre et fit le rapprochement avec les deux morts précédentes. En Angleterre, où le souvenir de Jack l’Eventreur demeurait vivace, une comparaison fut immédiatement opérée entre les agissements du tueur et ceux de son célèbre prédécesseur qui, lui aussi, tuait et mutilait des prostituées : le mystérieux assassin y gagna de fait son surnom – « L’Eventreur du Yorkshire »…

  • Les agissements du maniaque poussèrent les prostituées à se déplacer jusqu’à la ville voisine de Bradford, lieu de résidence de Sutcliffe.

    Le 23 avril 1977, Patricia Atkinson, 32 ans et prostituée occasionnelle, fut aperçue en train de regagner son appartement de Bradford après avoir bu plus que de raison. Le surlendemain, des amis, s’inquiétant de son absence, découvrirent Atkinson gisant dans son appartement. Elle avait été attaquée au moment où elle rentrait chez elle, tuée de quatre coups de marteau, jetée sur le lit et déshabillée, puis poignardée à sept reprises. Une empreinte de botte de pointure 41 fut découverte sur un drap.

Il devint évident que Jack l’Eventreur avait fait un émule qui s’attaquait aux prostituées en laissant peu d’indices. Il apparut aussi que le meurtrier poursuivrait fort logiquement ses agissements.

De son côté, la presse britannique, jouant sur l’aspect sensationnel, fit ses gros titres des agissements du tueur.

L’enquête – cinq nouveaux meurtres

Durant la nuit du 26 juin 1977, Sutcliffe déposa sa femme Sonia à la clinique Sherrington où elle travaillait de nuit. Puis, il se mit en chasse d’une nouvelle proie.

Dans la matinée, des enfants découvrirent dans un terrain vague le corps de Jayne MacDonald. La victime avait été frappée derrière la tête, traînée à l’abri des regards, puis frappée de plusieurs coups de lame. L’identité du coupable était certaine mais les policiers reconnurent dans le dernier meurtre de l’Eventreur une différence atroce… Jayne MacDonald était âgée de seize ans et avait été tuée alors qu’elle rentrait chez ses parents, à moins de cent mètres du lieu où elle avait été attaquée. Les MacDonald constituait une famille respectable et Jayne n’avait aucun lien avec la prostitution; son seul malheur avait été d’habiter dans un quartier « chaud ».

Le meurtre d’une collégienne par l’Éventreur déclencha une véritable panique.

La police mit les bouchées doubles pour arrêter le coupable. Le commissaire George Oldfield, un enquêteur ayant une expérience de 31 années de services, fut chargé de coordonner les enquêtes. Les policiers interrogèrent 700 habitants de Bradford et recueillirent 3 500 dépositions.

Deux semaines après le meurtre de Jayne MacDonald, Sutcliffe agressa Maureen Long dans un terrain vague proche de son domicile. La victime survécut miraculeusement à l’attaque et donna une description de son assaillant : 1,80 m, environ 35 ans, cheveux mi-longs et collier de barbe.

A cette date, 304 policiers avaient interrogé 175 000 personnes, pris 12 500 dépositions et examiné 10 000 véhicules.

Sutcliffe, aussi discret qu’aimable, demeura insoupçonnable.

Le 1er octobre 1977, toutefois, Sutcliffe frappa à nouveau, à Manchester. Jean Jordan, une prostituée de 21 ans, monta dans le véhicule de Sutcliffe et lui indiqua un terrain vague. Parvenu hors de vue, le tueur frappa Jordan à l’arrière de la tête d’un coup de marteau et la poignarda onze fois avant de dissimuler le corps dans des buissons. Surpris par l’arrivée d’un autre véhicule, Sutcliffe fut contraint de quitter précipitamment les lieux, abandonnant sur place un indice, à savoir un billet de cinq livres tout neuf qu’il avait donné à Jordan en guise d’avance. Le billet provenait de la paie que Sutcliffe avait reçue deux jours plus tôt de son nouvel employeur, la société de transport Clark.

S’étant rendu compte de son imprudence, Sutcliffe attendit durant une semaine. Le corps n’ayant pas été retrouvé, il retourna sur les lieux de son crime afin de reprendre possession du billet incriminant. Il fut impuissant à le retrouver et passa sa rage en mutilant le corps de sa victime à l’aide d’un morceau de vitre brisée.

Le lendemain, le corps de Jordan fut découvert par un riverain. Les enquêteurs mirent la main sur le billet de cinq livres et tentèrent d’exploiter la piste. La Banque d’Angleterre établit que le billet n° AW51 121565 avait été transmis aux agences bancaires de la Midland Bank à Bingley et de Shipley. Une liste de 5 493 clients susceptibles d’avoir reçu le billet fut établie. Parmi ceux-ci figurait Sutcliffe. Sutcliffe fut interrogé par la police mais n’éveilla pas les soupçons. Il fut interrogé une seconde fois, six jours plus tard, le nombre de suspects ayant pu être divisé par dix sur base de nouvelles investigations; une fois encore, Sutcliffe dupa la police. Affable et poli, Sutcliffe n’eut droit qu’à un rapport élogieux de cinq lignes.

Le 31 janvier 1978, Sutcliffe changea de terrain de chasse et gagna Huddersfield. Helen Rytka, 18 ans, y travaillait comme prostituée avec sa soeur. A cause des agissements du tueur, Helen et sa soeur avaient convenu de travailler à partir d’un point précis et de ne jamais consacrer que vingt minutes à un client; entre outre, chacune notait le numéro d’immatriculation du véhicule dans lequel l’autre était montée.

En cette nuit fatidique du 31 janvier, Helen Rytka revint cinq minutes plus tôt que prévu et suivit Sutcliffe avant le retour de sa soeur. Le couple gagna une zone d’entrepôt où, fait inhabituel, Sutcliffe eut une relation sexuelle avec la prostituée. Il passa à l’attaque lorsque la femme repassa sur le siège avant; son premier coup de marteau manqua sa cible mais cinq autres suivirent.

Le corps d’Helen Rytka fut découvert trois jours plus tard par un chien policier. La victime avait été partiellement dénudée et avait été mutilée à l’arme blanche.

Plus d’une centaine de personnes furent interrogées mais en pure perte.

Quelques semaines après ce meurtre, le 26 mars 1978, on découvrit, sous un vieux canapé abandonné dans un terrain vague de Bradford, le corps d’Yvonne Pearson, 22 ans et prostituée de luxe. Il apparut que le corps avait été abandonné deux mois auparavant et que le meurtre s’était produit dix jours avant celui d’Helen Rytka. Le corps était partiellement dénudé et il apparut que le meurtrier était revenu plusieurs fois sur les lieux. En guise de provocation, le tueur avait déposé sur le corps un exemplaire daté du journal Daily Mirror postérieur de quatre semaines à la date de la mort. Le décès avait été causé par un violent coup porté à la tête. La date du décès fut établie au 21 janvier 1978, date à laquelle la victime avait été vue montant dans le véhicule d’un homme barbu.

Le 16 mai 1978, à Manchester, on déplora une nouvelle victime : Vera Millward, une prostituée de 41 ans. Elle avait été frappée trois fois à la tête et tailladée à l’arme blanche. Le corps avait été abandonné dans un parc public aujourd’hui réhabilité en zone industrielle.

A la suite de ce nouveau meurtre, Sutcliffe fut interrogé une troisième fois car le numéro d’immatriculation de son véhicule avait été relevé dans le quartier où le crime avait été commis.

Peu après, Sutcliffe fut entendu une quatrième fois car il disposait d’un véhicule doté de pneus comparables à ceux qui avaient laissé des traces sur le site du meurtre d’Irène Richardson en 1977. Coopératif, Sutcliffe n’attira pas les soupçons. Les policiers ne vérifièrent pas sa pointure, petite pour un homme, ni son groupe sanguin; il s’agissait pourtant de caractéristiques connues du tueur.

Quatre nouvelles victimes

En mai 1978, les agressions de l’Eventreur cessèrent et ce pour une durée de onze mois.

Les enquêteurs évoquèrent l’hypothèse de son suicide.

Pourtant, le 4 avril 1979, à Halifax, Sutcliffe croisa la route de Josephine Whitaker, 19 ans, qui traversait un parc public. En l’absence de témoin, il la tua en la frappant d’un coup de marteau à la tête. La victime n’avait aucun lien avec la prostitution aussi apparut-il que le meurtre de l’adolescente Jayne MacDonald n’était pas la conséquence d’une méprise et que le tueur ne se limitait plus à agresser les prostituées…. N’importe quelle femme marchant seule dans la nuit devenait une cible potentielle pour l’assassin.

Pendant ce temps, Sutcliffe continua à donner le change… Il alla régulièrement chercher sa femme au travail pour la « protéger » du maniaque

Après quatre années de méfaits et dix victimes décédées, l’enquête demeurait au point mort. Pis, un tragique canular, sur lequel nous reviendrons dans le paragraphe suivant, dirigea la police sur une fausse piste et coûta probablement la vie aux trois dernières victimes. En effet, entre mars 1978 et juin 1979, le commissaire Oldfield reçut trois lettres de revendication ainsi qu’une cassette audio qui laissèrent à penser que le tueur était originaire du nord-est de l’Angleterre…

Durant l’été 1979, Sutcliffe fut à nouveau interrogé par la police car sa voiture avait été repérée dans un quartier chaud à trente-six reprises. L’inspecteur qui interrogea Sutcliffe eut une impression désagréable à son sujet mais ses remarques alarmantes ne furent pas suivies par sa hiérarchie.

Le 2 septembre 1979 vers une heure du matin, Sutcliffe frappa dans son fief de Bradford en attaquant Barbara Leach, une étudiante de 20 ans. Le corps, qui présentait huit coups de couteau, fut découvert dissimulé derrière des poubelles le lendemain des faits.

Des spécialistes de Scotland Yard se penchèrent un mois durant sur le cas de l’Eventreur sans pour autant pouvoir faire avancer l’enquête.

L’enquête reprit également au sujet du billet de cinq livres découvert sur l’une des victimes avec pour effet de réduire la liste de suspects à 270 personnes.

Le 18 août 1980, après près d’un an d’absence, Sutcliffe fit sa douzième victime. Vers 22 heures, il attaqua Marguerite Walls, une fonctionnaire de 47 ans qui revenait à pied de son travail. On retrouva son corps abandonné sous des broussailles dans la propriété d’un magistrat. Elle avait été frappée à la tête et étranglée mais pas mutilée ce qui poussa dans un premier temps la police à ne pas attribuer ce meurtre à l’Eventreur.

Le dernier meurtre survint à Leeds le 17 novembre 1980. Jacqueline Hill, une étudiante de 20 ans, fut frappée par l’arrière, tirée dans un terrain vague et poignardée sauvagement à l’aide d’un tournevis.

Ce dernier meurtre, l’un des plus sauvages de l’Eventreur, mit en émoi la population britannique. Taxé d’incompétence, le ministre de l’Intérieur ordonna la constitution d’une brigade policière d’élite chargée de venir à bout de l’Eventreur du Yorkshire. Après un mois d’enquête, cette nouvelle cellule fut contrainte de dresser un constat d’échec : l’identité du tueur demeurait mystérieuse…

Arrestation et procès

Sutcliffe fut arrêté presque par hasard par deux policiers de terrain, le 2 janvier 1981. Les deux patrouilleurs constatèrent que le véhicule de Sutcliffe, dans lequel se trouvait ce dernier et une prostituée, était pourvu de fausses plaques d’immatriculation.

L’information de l’arrestation de Sutcliffe remonta jusqu’aux policiers en charge de l’enquête sur l’Eventreur. Ceux-ci s’intéressent donc à l’homme dont le nom avait déjà été cité à plusieurs reprises depuis le début des meurtres. Il apparut également que Sutcliffe possédait le même groupe sanguin que le tueur. Une fouille des lieux de l’arrestation permit la découverte d’un marteau et d’un couteau dont Sutcliffe s’était débarrassé précipitamment. Mis devant l’évidence, Sutcliffe passa calmement aux aveux, déclarant : « Je crois que vous avez trouvé l’Eventreur du Yorkshire ». Sutcliffe reconnut l’ensemble des meurtres et refusa la présence d’un avocat; il ne fit jamais mention d’une quelconque voix divine.

Il fallut dix-sept heures pour recueillir les aveux de Sutcliffe. En guise de justification pour les crimes commis, Sutcliffe déclara qu’en 1969 une prostituée l’avait escroqué de dix livres et qu’il s’en était senti « offensé et humilié » au point de ressentir « une haine pour les filles de son espèce ».

Avant le début de procès, l’accusation et la défense s’étaient mises d’accord sur l’état de déficience mentale de Sutcliffe et envisageaient l’internement.

Le juge Boreham s’opposa à cet accord et mit sur pied un procès.

Le procès débuta le 5 mai 1981. Sutcliffe plaida l’irresponsabilité et prétendit avoir suivi les instructions de Dieu. Le jury fut contraint de choisir entre la thèse de la folie et celle de la simulation.

Le 22 mai 1981, les jurés déclarèrent Peter Sutcliffe coupable des treize meurtres ainsi que de sept agressions avortées.

Le juge prononça une peine de prison à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de trente ans.

En 1984, l’état mental de Sutcliffe s’étant détérioré, il fut transféré dans une annexe psychiatrique de l’hôpital-prison de Broadmoor. Il continua à y recevoir les visites de sa femme.

L’enquête de la police fut férocement critiquée pour sa lenteur et l’absence de soupçons posés sur la personne de Sutcliffe malgré neuf interrogatoires. Ronald Gregory, chef de la police du West Yorkshire, quitta le service actif en 1983; son adjoint, George Oldfield, mourut en 1985.

En 2010, Sutcliffe introduisit une demande de libération. Celle-ci fut refusée par la Haute-Cour britannique qui écarta définitivement l’idée d’une libération possible. Si le jugement initial laissa entrevoir à Sutcliffe une possible libération en 2011, ses espoirs furent anéantis par la décision de 2010 de la Haute-Cour qui confirma que sa sentence serait une perpétuité pleine.

Toujours incarcéré à Broadmoor, Sutcliffe n’en sortira qu’à sa mort.

L’esprit meurtrier

Peter Sutcliffe était-il un schizophrène se croyant investi d’une mission divine ?

Après la capture du tueur, les experts se posèrent la question de la santé mentale de Sutcliffe. Etait-il atteint de schizophrénie paranoïde ou était-il un simulateur ?

La défense, soutenue par trois psychiatres, plaida en faveur de la folie. Sutcliffe affirma avoir, dès l’âge de 20 ans, entendu la voix de Dieu. C’était également Dieu qui lui avait ordonné de tuer et l’avait protégé longtemps de la capture.

L’accusation opta pour l’hypothèse de la simulation. Sutcliffe avait été entendu en train de dire à sa femme qu’il allait simuler la folie pour « s’en tirer avec moins de dix ans ». Par ailleurs, il n’avait nullement fait mention de sa mission divine lors du premier interrogatoire mené par la police après sa capture. Il apparut également que l’un des psychiatres cités par la défense n’avait rencontré Sutcliffe que durant trente minutes avant de poser un diagnostic. L’accusation apporta des preuves de sadisme sexuel dans six des treize meurtres.

Au final, si on ne parvint pas à se mettre d’accord sur la schizophrénie paranoïde, personne ne contesta le fait que Sutcliffe était un tueur sadique qui prenait un grand plaisir à tuer des femmes de sang-froid.

L’analyse de l’écriture de Sutcliffe révéla une personnalité perturbée avec une tendance à la schizophrénie, une capacité atténuée à séparer le bien du mal, une difficulté à communiquer avec autrui…. Sutcliffe se sentait poursuivi et ressentait le besoin d’attirer l’attention; par ailleurs, il présentait un complexe de culpabilité.

Fausse piste mortelle

Durant l’été 1978, un mauvais plaisant fit basculer l’enquête dans une direction erronée. Deux lettres, sensées provenir de l’Eventreur, furent transmises à la police en mars 1978. Postées à Sunderland, les lettres furent rapidement archivées car leur auteur avait renseigné le nombre de victimes de manière erronée.

Un an plus tard, une troisième lettre arriva. Les experts confirmèrent qu’elles étaient bien de la même main que les deux premières. Cette fois, les policiers prirent l’auteur des lettres au sérieux et les écrits furent attribués au tueur.

En outre, une cassette fut envoyée au commissaire Oldfield; une voix au fort accent du nord-est revendiqua les meurtres et, bientôt, la police se mit à rechercher un coupable doté d’un tel accent. Les soupçons s’éloignèrent dramatiquement de Sutcliffe.

Lorsque la presse fut mise au courant de l’envoi de cette cassette, la voix de l’Eventreur fut entendue sur les ondes. A la suite de ces diffusions, 50 000 appels de dénonciation parvinrent à la police. Des experts en linguistique affirmèrent que l’accent était à mettre en rapport avec la petite ville de Castletown où nombre d’effectifs policiers convergèrent. Les sceptiques ne furent pas écoutés et la police engagea plus d’un million de livres pour mener des opérations dans le secteur de Castletown.

Outre le fait que la police fut noyée sous une masse d’informations anonymes inutilisables, l’exploitation trop enthousiaste de cette piste impliqua l’abandon quasi total des autres pistes, y compris celle de Sutcliffe, détenteur possible du billet de cinq livres et qui avait été entendu à plusieurs reprises.

En 1980, la piste de la cassette audio s’essouffla par manque de résultats probants.

Ronald Gregory, le chef de la police de l’ouest du Yorkshire, supporta la masse des critiques qui suivirent.

Le mystère des courriers de revendication et de la cassette audio ne fut pas percé avant l’année 2005. Cette année-là, grâce aux progrès de la science, John Samuel Humble, un cinquantenaire alcoolique, fut arrêté. L’ADN retrouvé sur les pseudo-lettres de l’Eventreur correspondait avec le sien, prélevé à la suite d’une affaire judiciaire mineure en 2000.

En 2006, Humble fut jugé pour avoir volontairement entravé le cours de la Justice; il fut condamné à huit années de prison.

Rien ne permet d’affirmer que les trois dernières victimes auraient pu avoir la vie sauve si Humble n’avait pas envoyé ses fausses confessions mais il est certain que la police en fut dramatiquement retardée.

Source : http://users.skynet.be/dosscrim

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Author: Reynald

J'ai crée ce site en 2004 car j'étais un passionné de paranormal et je voulais partager ma passion avec les gens qui ont la même passion. Bonne lecture.

By Reynald

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