La tuerie du bar du Téléphone : le massacre de la Saint-Gérard
Dix personnes furent assassinées dans un bar, en octobre 1978, lors de la « Tuerie du bar du Téléphone ». Largement médiatisées, ces exécutions s’inscrivirent dans le large cadre de la guerre des gangs à Marseille.Pourtant, à ce jour, la vérité n’a pas été faite sur ces crimes. Le 3 octobre 1978, peu avant 20 heures, une dizaine de consommateurs se pressaient au Bar du Téléphone, situé à Marseille, 8 boulevard du commandant Finat-Duclos.
Le tenancier, André Léoni, s’apprêtait à fermer.
Vers 20H10, son épouse, Nicole Léoni, qui se trouvait à l’étage de l’établissement, entendit une rafale de coups de feu. Elle sera la seule survivante de la tuerie qui débutait, ce qui laissera planer des doutes sur son éventuelle implication.
Trois hommes, le visage encagoulé, venaient d’entrer dans l’établissement, des armes de calibre 9mm ou .45 à la main.
Un à un, les clients et l’exploitant du café furent abattus sans pitié par les tueurs qui, semble-t’il ne prononcèrent pas un mot. En moins de quatre minutes, neuf personnes furent assassinées. Une dixième ne survécut brièvement que pour mourir à l’hôpital.
Chaque victime fut achevée d’une balle tirée dans la tête.
Lorsque les services de police arrivèrent sur place, le carnage était épouvantable. Un enquêteur dira : « Il y avait tellement de sang à terre qu’on en avait jusqu’aux chevilles ».
Le massacre semblait porter la griffe du Milieu et avoir été commis par des professionnels : des dizaines de coups de feu tirés mais aucun verre et aucun miroir brisé…
Surtout, il s’inscrivait dans le cadre d’une guerre des gangs endémique depuis des mois… Avec la tuerie du Bar du Téléphone, Marseille déplorait 26 tués par balles en l’espace de seize mois…
Ce massacre pulvérisa le triste record de sept morts détenu par le massacre de la Saint-Valentin, commis à Chicago en 1929, par les sbires d’Al Capone. Probablement par comparaison, on parla bientôt, à propos de la tuerie, de « massacre de la Saint-Gérard ».