Mary Ann Cotton, née en octobre 1832 et décédée le 24 mars 1873 était une tueuse en série anglaise accusée d’avoir assassiné plus de 21 personnes, principalement à l’aide d’arsenic.

Jeunesse

Mary Ann Robson est née en octobre 1832 dans le petit village anglais de Low Moorsley, comté de Durham, aujourd’hui Sunderland. Sa jeunesse ne fut pas heureuse, ses deux parents avaient moins de 20 ans lorsqu’ils se sont mariés et son père, Michael, un mineur, était profondément religieux et éleva Mary Ann avec une discipline très stricte.

Quand Mary Ann eut 8 ans, la famille déménagea à Murton, où elle alla dans une nouvelle école et rencontra des difficultés pour se faire des amis. Peu après, son père se tua lors d’une chute de 46 m dans un puits de la mine de charbon de Murton.

Lorsqu’elle eut 14 ans, sa mère se remaria. Mary Ann n’aimait guère son beau-père, Robert Scott, mais appréciait beaucoup plus les choses que son salaire, supérieur à celui de son père, lui permettait d’acheter. À 16 ans, ne pouvant supporter plus longtemps la rigidité de l’éducation de son beau-père, elle partit de la maison familiale et prit un travail d’infirmière chez Edward Potter dans un village proche, South Hetton. Elle servit là pendant 3 ans et fini par rentrer chez sa mère. Elle y suivit une formation de couturière. C’est à cette époque qu’elle rencontra un charbonnier, William Mowbray.

Premier mari : William Mowbray

Mary Ann, âgée de 20 ans, épousa William Mowbray à Newcastle-upon-Tyne; ils déménagèrent bientôt à Plymouth, Devon. Le couple eut 5 enfants, quatre d’entre eux moururent de fièvre gastrique ou de douleurs d’estomac. William et Mary Ann revinrent dans le Nord-Est, où ils eurent, et perdirent, trois enfants. William devint contremaitre à la mine de charbon de South-Hetton, puis pompier à bord d’un bateau à vapeur. Il mourut d’un problème intestinal en janvier 1865. Il avait souscrit une assurance-vie auprès des assurances The British Prudential and Consolidated Assurance Company, ce qui permit à Mary Ann de toucher 35 £, l’équivalent de 6 mois de salaire d’un ouvrier.

Second mari : George Ward

Peu après la mort de Mowbray, Mary Ann partit à Seaham Harbor, comté de Dunham, où elle entama une relation avec Joseph Nattrass. Il était alors fiancé à une autre femme et Mary Ann quitta Seaham Harbor après son mariage. Pendant ce temps, sa fille de 3 ans et demi mourut, la laissant avec seulement un enfant sur les 9 qu’elle avait eus. Toutefois, Nattrass n’avait pas disparu de la vie de Mary Ann. Elle retourna dans le Sunderland et prit un emploi d’infirmière dans un dispensaire. Elle envoya son dernier enfant, Isabella, vivre avec sa grand-mère.

Un des patients du dispensaire était ingénieur, Georges Ward. Mary Ann et lui se marièrent à Monkwearmouth en août 1865. Georges, toujours atteint, mourut en octobre 1866 d’une longue maladie, caractérisée par une paralysie et des problèmes intestinaux. Le médecin traitant de Georges, bien que donnant des preuves d’une longue maladie, fut étonné de la rapidité de sa mort. Une fois encore, Mary Ann toucha une prime d’assurance-vie liée à son mari.

Troisième : James Robinson

James Robinson était charpentier à Pallion, Sunderland. Sa femme, Hannah étant morte récemment, il engagea Mary Ann comme femme de ménage en novembre 1866. Un mois plus tard, le bébé de James mourut de problèmes gastriques. James se tourna alors vers sa femme de ménage qui tomba enceinte. C’est alors que la mère de Mary Ann, habitant toujours à Seaham Harbour, tomba malade. Mary Ann partit immédiatement à son chevet. Bien qu’allant mieux, sa mère commença à se plaindre de douleurs à l’estomac. Elle mourut le 9 juin, 9 jours après l’arrivée de Mary Ann, à l’âge de 54 ans.

La fille de Mary Ann, Isabella, issue du mariage avec William Mowbray, revint avec sa mère dans la maison de Robinson. Elle développa bientôt des douleurs d’estomac et mourut. Deux enfants de James suivirent bientôt le même chemin. Les trois enfants furent enterrés pendant les deux dernières semaines d’avril 1867.

Quatre mois après, le père en deuil épousa Mary Ann. Ils eurent une fille, Mary Isabelle, née en novembre 1867, mais elle tomba malade avec des symptômes bien familiers et mourut en mars 1868.

Entretemps, James devint soupçonneux quant à l’insistance de sa femme pour qu’il souscrive une assurance-vie; il avait en effet découvert qu’elle avait contracté des dettes d’un montant de 60 £ derrière son dos et qu’elle avait volé plus de 50 £, argent qu’elle était supposée avoir déposé en banque.

Le comble fut atteint lorsqu’il se rendit compte qu’elle avait forcé ses enfants à mettre en gage, à son bénéfice, divers objets de valeurs lui appartenant.

Quatrième mari : Frederick Cotton

Mary Ann était désespérée et vivait dans la rue. C’est alors que son amie Margaret Cotton lui présenta son frère, Frederick, qui habitait à Walbottle, Northumberland. Ce mineur était récemment veuf et avait perdu deux de ses quatre enfants. Margaret joua le rôle de mère de substitution pour les deux enfants survivants, Frederick Jr. et Charles. Mais, en mars 1870, elle mourut d’une maladie indéterminée liée à l’estomac, laissant Mary Ann seule pour consoler Frederick. Bientôt, elle tomba enceinte pour la onzième fois. Frederick et Mary Ann se marièrent en septembre 1870, rendant cette dernière bigame. Leur fils Robert naquit début 1871. Peu après, Mary Ann apprit que son amant, Joseph Nattrass habitait dans un village à proximité, à West Auckland et qu’il n’était plus marié. Elle renoua cette romance et persuada sa famille de déménager près de lui. Frederick suivit ses prédécesseurs dans la tombe en décembre 1871, après avoir eu une « fièvre gastrique » fatale. Une assurance-vie avait été prise à son nom et à celui de ses fils.

Deux amants

Après la mort de Frederick, Nattrass devint vite le locataire de Mary Ann. Elle trouva un emploi d’infirmière auprès d’un agent des impôts qui se remettait de la variole, John Quick-Manning. Peu après, elle tomba enceinte de son douzième enfant.

Frederick Jr mourut en mars 1872 et le petit Robert peu après. Nattrass attrapa alors une fièvre gastrique et mourut – juste après avoir revu son testament en faveur de Mary Ann.

La police d’assurance, que Mary Ann avait prise sur la vie de Charles, n’avait pas encore été touchée.

Mort de Charles Edward Cotton et enquête

La chute de Mary Ann vint de l’invitation d’un paroissien, Thomas Riley, qui lui demanda d’aider les infirmières d’une femme atteinte de variole. Elle se plaignit que le dernier survivant des enfants Cotton, Charles Edward, était tout le temps en travers de sa route et demanda à Riley s’il pouvait l’engager à l’hôpital.

Riley, qui avait aussi été assistant du légiste à West-Auckland, lui demanda alors de l’amener. Mary Ann répondit alors à Riley qu’il était malade et elle ajouta : « Je ne serai plus dérangée longtemps. Il va rejoindre le reste des Cotton. »

Riley répondit : « Non, pas de raison, c’est un garçon bien, en bonne santé », il fut très surpris d’apprendre, cinq jours plus tard, que le jeune garçon était mort. Riley alla alors voir la police et convainquit le médecin de retarder l’établissement du certificat de décès jusqu’à ce que les causes de la mort soient établies.

La première visite de Mary Ann après la mort de Charles ne fut pas chez le médecin, mais au bureau d’assurances. Là, elle apprit qu’aucun argent ne serait débloqué avant la délivrance du certificat de décès. Une enquête avait été ouverte et la conclusion rendue par le jury fut que l’enfant était mort de causes naturelles. Mary Ann déclara avoir utilisé de l’arrow-root pour le soulager et affirma que Riley avait formulé ces accusations pour avoir refusé ses avances.

Mais les journaux se saisirent de l’histoire et découvrirent que Mary Ann avait déménagé de nombreuses fois dans tout le nord de l’Angleterre et avait perdu trois maris, un amant, une amie, sa mère et une douzaine d’enfants, tous morts de fièvres gastriques.

Arrestation

La rumeur se transforma en soupçon et une enquête médico-légale fut entreprise. Le médecin qui avait suivi Charles avait gardé des échantillons qui se révélèrent positifs à l’arsenic. Il se rendit alors à la police qui arrêta Mary Ann et donna l’ordre d’exhumer le corps de Charles. Mary Ann fut accusée de meurtre – bien que le procès fut repoussé après la naissance de l’enfant de John Quick-Manning.

Procès et exécution

Son procès débuta le mercredi 5 mars 1873. Un nouveau délai fut accordé à la suite d’un problème pour choisir le représentant du ministère public. M. Aspinwall devait être nommé mais le procureur général, Sir John Duke Coleridge, préféra choisir son ami et protégé Charles Russell. Cette nomination suscita des interrogations à la Chambre des Communes. Toutefois il fut accepté et Russell conduit l’accusation. L’affaire Cotton fut la première de nombreuses affaires d’empoisonnement dans lesquelles il fut associé tout au long de sa carrière, dont l’affaire d’Adelaïde Bartlett et Florence Maybrick, ainsi que de nombreuses autres affaires criminelles, comme celle de Patrick O’Donnell accusé du meurtre de James Carey, informateur dans l’affaire des meurtres de Phoenix Park.

La défense de ce procès fut assurée par M. Thomas Campbell Foster. Elle fit valoir le fait que Charles était mort à la suite d’inhalations d’arsenic provenant de la teinture utilisée pour les papiers-peints verts de la maison des Cotton. Le jury mit 90 minutes pour juger Mary Ann coupable.

Le correspondant du Times reporta le 20 mai : « Après sa condamnation, la malheureuse femme montra une forte émotion, mais celle-ci laissa place en quelques heures à son froid habituel, son attitude réservée et bien qu’elle affiche la ferme conviction que la grâce royale lui sera accordée, elle affirme résolument son innocence pour le crime pour lequel elle a été condamnée ».

Plusieurs appels furent présentés au ministère de l’Intérieur, mais aucun ne fut retenu. Mary Ann fut pendue à la prison du comté de Dunham le 24 mars 1873. Sa mort fut longue, car le bourreau, William Calcraft utilisa une ancienne technique de pendaison, dite « petite chute », entraînant une mort plus lente que d’autres systèmes.

Comptine

Mary Ann Cotton a aussi sa propre comptine, chantée après son exécution en mars 1873.

« Mary Ann Cotton,

Elle est morte et elle est pourrie

Elle repose dans son lit,

Avec ses yeux grands ouverts

Chanter, chanter, que puis-je chanter,

Mary Ann Cotton est liée à une corde

Où ça, où ça? Haut en l’air

Vendant des boudins noirs à un penny la paire. »

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Author: Reynald

J'ai crée ce site en 2004 car j'étais un passionné de paranormal et je voulais partager ma passion avec les gens qui ont la même passion. Bonne lecture.

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