Âgé de 30 ans, Gabriel Capone (et non Caponi) débarque en Amérique en 1894 avec sa femme Teresina enceinte et de leurs 2 fils en bas-âge : Vincenzo et Raffael. Contrairement à de nombreux immigrants italiens, il arrivait sans devoir son passage et prévoyait de travailler afin d’ouvrir son propre salon de barbier. Les Capone s’installent à Brooklyn dans un appartement de fortune sans eau chaude, et au confort vétuste. Sachant lire et écrire, Gabriel travaille dans une épicerie pour pouvoir acheter son salon. Teresina fait de la couture en plus de s’occuper de la maison et des enfants. Salvator, le troisième naît en 1895. Leur quatrième est le premier à naître sur le sol américain, le 17 janvier 1899 : c’est Alphonse. La famille Capone est une famille sans histoire très attachée aux valeurs traditionnelles. Rien ne laissait présager ce qu’Alphonse allait devenir.
En mai 1906, Gabriel obtient la nationalité américaine. Bien qu’ils aient conservé leurs noms italiens au sein de la famille, les enfants Capone seront connus sous leur nom américain : Vincenzo est devenu James ; Raffael, Ralph ; Salvatore, Frank et Alphonse est devenu Al. Plus tard, Amadeo Ermino (John), Umberto (Albert John), Matthew Nicholas, Rose et Malfalda viendont compléter la petite famille.
Un enfant de Brooklyn
Peu après la naissance d’Al, Gabriel déménage sa famille dans un meilleur logement à Brooklyn. Ce déménagement expose Al à d’autres cultures puisque le voisinage comprend des irlandais pour la plupart, mais aussi des allemands, suédois et chinois. Le contact avec d’autres ethnies permet à Al une évasion du milieu imperméable italien. Il ne fait aucun doute que cette ouverture aida Al dans son rôle de chef d’un empire criminel.
À l’âge de cinq ans, en 1904, Al fait son entrée à l’école publique. Le système scolaire ayant beaucoup de préjugés face à ces enfants immigrés d’Italie, très peu d’efforts sont faits pour les encourager à étudier. D’un autre côté, leurs parents les poussent à travailler et rapporter de l’argent dès qu’ils en ont la possibilité et l’âge. Les écoles, comme celle fréquentée par Capone, n’aident aucunement les petits italiens naturalisés à s’intégrer. Les institutions sont rigides, elles suivent des dogmes sévères où la force tient souvent lieu de discipline. Le corps professoral est le plus souvent constitué d’adolescentes catholiques irlandaises ayant reçu une éducation dans les couvents. Il n’est pas rare de retrouver une jeune fille de 16 ans, enseigner à des jeunes ayant un à deux ans de moins qu’elle.Les coups sont fréquents entre professeurs et élèves, même lorsque les élèves sont des garçons et les professeurs des femmes. Pour Al Capone, l’école représente un milieu disciplinaire sévère où la violence est la seule porte de sortie.
Au même moment, la famille déménage au 21 Garfield Place toujours à Brooklyn. Ce changement a eu un impact certain sur Al puisque c’est dans ce quartier qu’il fait la rencontre des deux personnes qui allaient le plus l’influencer : sa femme Mae et le gangster Johnny Torrio.
L’Apprenti
Le quartier général de Johnny Torrio se trouvait à quelques pâtés de maisons de celle des Capone. Ses talents organisationnels et administratifs ont donné une structure corporative à l’escroquerie pure et simple, amenant la prospérité à toutes ses entreprises. Le jeune Capone a trouvé en Torrio un mentor inestimable qui lui permis de poser les assises de la future entreprise criminelle qu’il allait établir à Chicago. Torrio est chétif et sait depuis son plus jeune âge que dans la rue, l’esprit, l’ingéniosité et la capacité à former des alliances sont synonymes de survie. Gangster et gentleman, il menait au grand jour ses escroqueries tout en gardant caché ses activités liées à la prostitution et à la tenue de maisons closes. Torrio est un modèle pour de nombreux jeunes du quartier. Al gagne un peu d’argent en faisant des commissions pour lui. Avec le temps, ce dernier fait de plus en plus confiance au jeune homme et lui confie de plus en plus de responsabilités. Par ailleurs, Al fait ses classes en observant la façon de faire du gangster et de son entourage. Une des leçons du maître est de mener une vie extérieure aux activités illégales, exempte de tous soupçons, de séparer sa vie personnelle et professionnelle. Un peu comme si maintenir une vie personnelle calme et exemplaire légitimait les activités criminelles. En 1909, Torrio déménage à Chicago et Capone tombe sous d’autres influences. Malgré les relations d’Al avec les gangs de rues et Johnny Torrio, rien ne laissait présager qu’il choisirait la voie du crime. Vivant chez ses parents, il fait ce qui est attendu de lui lorsqu’il quitte l’école :travailler et aider à faire vivre la famille. Pendant près de 6 mois il occupe des emplois honnêtes où il est considéré comme un très bon employé, affable, bien élevé, sociable… Comment ce jeune garçon respectable à la voix douce est-il devenu l’un des plus prospère et violent gangster ? Une des raisons est la présence menaçante de Frankie Yale. Originaire de Calabre, Francesco Ioele (appelé «Yale») était craint et respecté. L’opposé du pacifique et «respectable» Johnny Torrio, Frankie Yale a bâti son empire à l’aide de ses muscles et de l’agression. Quand Yale ouvre un bar à Coney Island, il engage comme barman, sur les conseils de Torrio, Al Capone. Ce dernier avait alors dix-huit ans.
Scarface, « le balafré »
Yale prend alors Capone sous son aile et lui montre comment une entreprise peu prospérer grâce à la violence. Yale est un homme violent, jamais à cours d’idées et doit sa prospérité à ses gros bras. Sa spécialité est l’extorsion ; prêts sur gages, tributs de proxénètes et bookmakers et «protection» des commerçants locaux. Yale a besoin d’hommes de main qui peuvent non seulement blesser mais aussi tuer. A l’âge de 19 ans, Al rencontre Mae Coughlin, une irlandaise avec laquelle il se marie après la naissance de leur premier enfant : Albert Capone plus connu sous le nom de Sonny. Avec une femme et un bébé à faire vivre, Al décide de chercher un emploi respectable. Il quitte Frankie Yale et déménage à Baltimore où il occupe un emploi de comptable pour la firme de construction de Peter Aiello. Digne de confiance, intelligent et habile avec les chiffres, Al réussit très bien.Al change soudainement du tout au tout, lorsque son père meurt le 14 novembre 1920 d’une crise cardiaque à l’âge de cinquante-cinq ans. Il reprend contact avec Johnny Torrio qui avait, au cours des années précédentes, étendu son empire criminel avec les yeux d’un visionnaire. Torrio avait laissé le quartier chaud de Brooklyn pour Chicago, plus ouverte. Les possibilités étaient énormes : gambling, bordels et… la contrebande d’alcool.
Chicago, le goût du pouvoir
Quand Yale fait assassiner Big Jim, Torrio, alors son associé, se retrouve seul à la tête de milliers de maisons closes, de maisons de paris et de bars clandestins (la prohibition aidant).C’est dans ce vaste empire criminel que Johnny Torrio fait venir un jeune Capone de 22 ans, qui jusqu’alors occupait les fonctions honorables de comptable à Baltimore. Al prend alors la gérance du Four Deuces, le quartier général de Torrio (bar clandestin, maison de paris et maison close à la fois). Au même moment, Al s’associe avec un homme qui allait être un ami toute sa vie durant, Jack Guzik. Ce dernier jouera le rôle du grand frère d’Al qui prouva encore une fois sa capacité à sortir de la communauté italienne comme il l’avait fait en épousant une irlandaise puisque son meilleur ami était juif. Son absence de préjugés et ses alliances à l’extérieur de la communauté criminelle italienne se sont avérées capitales pour son avenir.
Plutôt à l’aise financièrement, Al achète une maison dans un quartier chic de Chicago. Il y fait venir sa femme, ses enfants, sa mère et ses frères et sœurs. Pour les voisins, Al Capone est un respectable vendeur de meubles d’occasion.
Capone prend le pouvoir
L’arrivée de William E Devers à la succession du maire corrompu « Big Bill » Thompson ne facilite pas les affaires des gangsters : ce dernier veut en effet réformer l’administration municipale.
Torrio et Capone décident donc de déménager le gros de leurs activité dans la banlieue de Cicero où l’administration et la police peuvent s’acheter.
Quand Johnny Torrio part en Italie ramener sa mère, Al prend la tête de l’organisation. Il s’est fixé comme objectif de conquérir l’ensemble de la ville, ce qui se fait d’ailleurs sans trop d’opposition si ce n’est du journaliste au Cicero Tribune Robert St John. Franck Capone travaille désormais avec Al. Lorsqu’il est tué par la police qui sillonne les rues l’affaire est classée pour légitime défense puisque Franck avait sorti son revolver en voyant les policiers.
Al répond en intensifiant la violence : il kidnappe des officiels et des boîtes du scrutin municipal auquel il se présentait. Capone gagne l’élection mais la mort de son frère le hantera toute sa vie. Lorsque William McSwiggin, avocat réputé pour obtenir des condamnations, jette son dévolu sur Al, ce dernier connaît une publicité qu’il n’avait alors jamais eue. Il s’est définitivement détaché du modèle de discrétion de Torrio.
À l’âge de 25 ans, quatre ans seulement après son arrivée à Chicago, Capone est devenu l’homme à abattre. Riche, puissant et maître de la ville de Cicero, il est la cible des hommes de loi et des gangsters. La paix fragile entre les gangs, bâtie par Torrio, avait disparu avec la prohibition : les meurtres entre gangsters sont alors tels une épidémie. Dion O’Banion est un associé de Capone et Torrio qui devient de plus en plus dangereux à cause de son impulsivité. De plus O’Banion s’arrange pour que Johnny Torrio lui rachète ses parts dans une brasserie sachant qu’une descente de police se préparait. O’Banion se vante d’avoir floué Torrio . Il signe ainsi son arrêt de mort. Ses funérailles sont grandioses, près de 10 000 personnes accompagnent le cortège funèbre pendant que 5 000 attendent au cimetière.
Al Capone et Johnny Torrio se retrouvent alors à la tête d’un territoire de contrebande très lucratif en plus de s’être débarrassé d’un collègue pouvant s’avérer dangereux. Alors que la police tente d’élucider ce meurtre, l’ami de Dion O’Banion, «Hymie» Weiss, sait qui en est responsable et jure de se venger. Bugs Morgan, un autre associé de Dion décide de l’aider. Torrio craint tant pour sa vie qu’il décide de quitter Chicago pour un temps. Capone tout aussi effrayé utilise tous les moyens possibles et imaginables afin d’assurer sa sécurité, ce qui n’empêcha pas les anciens collègues de Dion O’Banion d’attenter une douzaine de fois à sa vie. En janvier 1925, 12 jours après la dernière tentative de meurtre contre Capone par le duo Weiss-Moran, Johnny Torrio revient à Chicago lorsqu’il est à son tour victime d’une tentative de meurtre. La sécurité défaillante des hôpitaux rendant l’endroit dangereux pour un gangster, Capone se charge lui-même de la sécurité, dormant même sur un lit de fortune dans la chambre de Torrio afin de s’assurer que son mentor soit bien protégé. A sa sortie de l’hôpital, Torrio plaide coupable dans l’affaire de la brasserie. A sa sortie de 9 mois de prison, il décide de partir à l’étranger et lègue tous ses biens à Al et à ses frères : boîtes de nuit, maisons closes, maisons de paris, brasseries et bars clandestins. Le pouvoir de Capone venait de s’étendre immensément.
Le massacre de la St Valentin
Capone et Mc Gurn décident alors d’assassiner le contrebandier Bugs Morgan, sans se douter un seul instant que cet événement deviendrait notoire. Mac Gurn est chargé d’établir un plan d’action. Il rassemble une équipe de 1ère classe : Fred « Killer » Burk, James Ray, John Scalise et Albert Anselmi (ces derniers avaient participé au meurtre de Frankie Yale).
Le plan de Mc Gurn est ingénieux : un contrebandier invite les hommes de Moran dans un garage pour leur offrir du whisky de qualité à un prix imbattable. La livraison est prévue pour le 14 Février. Les hommes de Mc Gurn les attendent, déguisés en policiers préparant un raid. Au moment de l’attaque, les hommes de Moran ne se doutent de rien. Les « policiers » les alignent alors, face contre le mur du garage et ouvrent le feu avec les propres armes des contrebandiers. Le plan s’est déroulé comme prévu, à l’exception d’une chose : Moran, en retard, avait aperçu la voiture de police (volée) et s’était enfui. Mc Gurn voulant être le plus loin possible de la scène s’était réfugié dans une chambre d’hôtel avec sa compagne, qui lui servait d’alibi. Il l’épousera par la suite afin qu’elle ne puisse pas témoigner contre lui. Capone, quant à lui était en Floride. Même si aucune preuve ne permet de les incriminer, tout le monde (journaux, police, population) sait qui sont les responsables. La publicité entourant le massacre de la St Valentin est sans précédent, ce qui attire l’attention du président Hoover. Capone est convoqué au tribunal de Chicago mais il ne semble cependant pas réaliser le sérieux de la situation.
Il est préoccupé par les problèmes que lui posent deux de ses collègues : John Scalise et Albert Anselmi. Capone les invite à un riche festin, à la fin duquel ses gardes les attachent à leur chaise. Al se lève, un sourire glacial aux lèvres et lentement, méthodiquement les frappe l’un après l’autre avec une batte, leur brisant les os des épaules, des bras et de la poitrine. Lorsqu’ils sont réduits à un amas de chair, les gardes les achèvent d’une balle dans la nuque.
L’ennemi public n°1
Suite au massacre de la st Valentin, le gouvernement américain décide de tout mettre en oeuvre pour arrêter Al Capone. Dès son arrivée à la présidence, Hoover fait pression sur le secrétaire du Trésor, Andrew Mellon afin qu’il rassemble assez de preuves pour accuser Al Capone de violation de la prohibition et d’évasion fiscale. L’homme qui doit rassembler les preuves sur la contrebande s’appelle Eliot Ness. Il commence par constituer un groupe de jeunes agents, dont le plus actif est Elmer Irey, de la brigade du fisc. Capone n’a alors pas conscience des forces qui s’unissent contre lui. Mi mai 1930, il se rend à une conférence à Atlantic City où les gangsters de toutes sortes et de tout le pays se réunissent. C’est en sortant d’un cinéma que Capone est arrêté et emprisonné pour avoir camouflé une arme sur lui. Il reste au pénitencier de l’est jusqu’au 16 mars 1930. Pendant ce temps, son frère Ralph, Jack Guzik et Frank Nitti se chargent de l’entreprise. Mais en octobre 1930, Ralph est à son tour arrêté pour évasion fiscale. C’est le point culminant de la carrière d’Elmer Irey. Capone en prison, le moment est idéal pour Eliote Ness de rassembler assez d’éléments pour prouver la contrebande et le non paiement des taxes. Grâce à l’écoute des conversations téléphoniques de Ralph, de nombreuses brasseries sont fermées par Ness et ses « Intouchables ». Quand Capone sort de prison, en mars 1930, la commission sur le crime de Chicago le place en tête de la liste des ennemis publics. Cette liste comprend également tous ses collègues : Ralph, Jack Mc Gurn, Jack Guzik… Elmer Irey rencontre à Chicago George E. Q. Johnson (procureur général), Franck Wilson et l’agent Arthur Madden pour monter un plan d’infiltration de l’organisation de Capone. Deux agents sont choisis et adoptent les noms de De Angelo et Graziano. Frank Wilson est leur intermédiaire. Juste avant le procès de Ralph Capone, De Angelo parvient à prévenir Irey que la bande de Capone allait « s’occuper » des témoins. C’est le début d’une série de victoires du gouvernement. Les deux agents infiltrés déjouent ensuite un complot contre Wislon. Leur patience est récompensée lorsqu’ils apprennent les noms de deux comptables de l’organisation. Fin 1930, Capone met en place une soupe populaire afin de réhabiliter son image. Mais il ne peut empêcher la lente chute de son empire : les saisies de Ness sont de plus en plus importantes. Le 5 juin 1931, le grand jury l’accuse de 22 chefs d’ inculpation (autour de l’évasion fiscale). Un autre tombe une semaine plus tard grâce aux preuves amassées par Eliot Ness et son équipe. Le jour de l’ouverture de l’audience, le juge surprend tout le monde, Capone le premier, en changeant le jury : il avait été prévenu des risques de leur soudoyement. Le 17 octobre 1931, Al Capone est déclaré coupable pour quelques uns des chefs d’inculpation d’évasion fiscale, condamné à une amende de 50 000$ et au paiement de 30 000$ de frais de cour. Le gouvernement décide cependant de ne pas le poursuivre pour la violation envers la prohibition, les preuves sont conservées pour le cas où Capone se déferait de l’accusation d’évasion fiscale. En mai 1932, les intouchables escortent Al Capone, l’ennemi public n°1 au pénitencier d’ Atlanta.
La fin d’un mythe
Al devient très rapidement le plus célèbre du pénitencier. On dit partout qu’i y vit comme un roi, ce qui est exagéré. Toutefois il vit mieux que la plupart des autres détenus grâce au manche grâce au manche de sa racket qui, dit-on, contenait plusieurs milliers de dollars. En 1934, Capone est transféré au pénitencier d’Alcatraz qui renferme les criminels les plus dangereux. Toutes les lettres sont censurées puis retapées par les gardiens qui suppriment les nombreux sujets interdits : entreprises, anciens associés… jusqu’au nouvelles quotidiennes. Les journaux sont en effet interdits, et les magazines doivent dater d’au moins sept mois. Les prisonniers sont totalement coupés du monde. Les seules informations récentes viennent des nouveaux arrivants. Al semble s’adapter mieux que personne à sa nouvelle vie. Cependant, la syphilis qu’il a contracté très jeune entre dans sa phase tertiaire : dès 1938, il est confus et désorienté. Il passe sa dernière année de détention (sa peine avait été réduite d’un an pour bonne conduite) à l’infirmerie. Il est libéré en novembre 1939. Sa femme, Mae l’emmène à l’hôpital de Baltimore où il est soigné jusqu’en mars 1940. Al passe ses dernières années dans son domaine de Palm Island où Mae l’accompagne jusqu’au 25 janvier 1947, date à laquelle il succombe d’une crise cardiaque.
Al Capone est alors enterré au cimetière de Maint Carmel
Les meilleures citations d’Al Capone.
Ne prenez pas ma gentillesse pour une faiblesse, je suis aimable avec tout le monde, mais lorsque quelqu’un ne l’est pas avec moi, « faible » n’est pas le mot dont vous vous souviendrez à propos de moi.
J’ai construit mon organisation sur la peur.
La prohibition n’a rien fait que des ennuis.