1878, Amherst, Nouvelle-Ecosse.
Olive et Daniel Teed louent une petit maison sur Princess Street. Outre leurs deux enfants, ils y hébergent Esther Cox (la sœur d’Olive), John (le frère de Daniel), et deux parents, Jenny et William. Pour faire vivre tout ce petit monde, la famille accueille régulièrement des hôtes payants. C’est l’un d’entre eux, Walter Hubbel, qui racontera l’histoire troublante d’Esther.
Tout commence lorsque Bob Mac Neal, une connaissance de la famille, homme de mauvaise réputation, s’en prend, un beau jour, à Esther, qu’il essaie de violer mais qui parvient à lui échapper. Bouleversée, la jeune fille sombre dans une angoisse qu’on considèrera longtemps comme l’une des causes possibles des événements qui vont suivre.
Une nuit, des cris réveillent toute la maison. Esther et Jenny ont vu quelque chose ramper sous les draps du lit qu’elles partagent. On rassure les jeunes filles, qui se rendorment. Il s’agissait sans doute d’un rat…
Le lendemain, en pleine nuit, les cris résonnent de nouveau dans la petite maison. Cette fois, Esther et Jenny ont entendu des bruits provenant d’une boîte cachée sous leur lit, dans laquelle elles conservent des morceaux de tissu. Les jeunes filles, surexcitées, sortent la boîte de sous le lit. Elle se renverse toute seule une première fois, puis, après avoir été redressée, semble bondir dans les airs et retombe sur le côté.
Jusqu’ici, les événements peuvent légitimement être attribués à l’état nerveux d’Esther. Un rien semble déclencher l’hystérie de la jeune fille …
Une hystérie à l’évidence contagieuse.
La nuit suivante, Esther va se coucher tôt. Elle se sent fiévreuse. A 22 heures, peu de temps après que Jennie l’ait rejointe dans la chambre, Esther sort du lit, très agitée, et tire nerveusement sur sa chemise de nuit : » Mon Dieu ! Qu’est-ce qui m’arrive ! Je suis en train de mourir ! « .
Sous le vêtement, sa peau est rouge et gonflée, brûlante. Olive se précipite dans la chambre et aide Jenny à allonger Esther sur le lit. La jeune fille s’étrangle, lutte pour respirer. Elle crie de douleur, terrifiée par l’idée que sa chair va se fendre si elle continue à gonfler … On entend quatre grands bruits successifs sous le lit, assourdissants – « comme des coups de tonnerre » racontera un témoin. Esther sombre dans un profond sommeil.
Quatre nuits plus tards, les mêmes événements se répètent. En désespoir de cause, Daniel fait appeler le docteur Caritte, un médecin du voisinage. Il sera témoin des phénomènes les plus effrayants du cas Esther Cox.
Il constate d’abord que l’oreiller se déplace seul sous la tête d’Esther. Des vêtements volent d’un bout à l’autre de la chambre, comme jetés avec rage par des mains invisibles. Un bruit d’objet métallique grattant sur du plâtre éveille en pleine nuit l’attention du docteur, qui lève la tête : au dessus du lit d’Esther, des lettres sont en train de s’inscrire dans le mur, hautes d’une trentaine de centimètres. « C’est moi qui vais te tuer, Esther Cox ». Les manifestations durent deux heures, et s’arrêtent.
Le docteur Caritte, par curiosité autant que par compassion, revient le lendemain. Cette fois, des pommes de terre volent dans toute la maison, et des bruits fracassants semblent provenir du toit. Le docteur va voir, et ne trouve aucune explication logique. Il écrira quelques années plus tard : « Toutes les personnes sceptiques et honnêtes qui ont assisté aux phénomènes ont acquis la certitude qu’il ne s’agissait ni d’une manipulation, ni d’illusions. Si je publiais cette histoire dans les journaux médicaux, comme on me le suggère, je doute que qui que ce soit me croirait. Je suis certain que moi-même, je n’aurais jamais cru à de tels miracles si je n’en avais pas été le témoin direct. »
Le docteur ne découvre rien qui puisse aider Esther. Les phénomènes redoublent de violence. On assiste à des départs de feu dans toute la maison, on voit se matérialiser au dessus du lit des allumettes enflammées qui tombent sur les draps… Des aiguilles à coudre apparaissent et se plantent dans le visage d’Esther … De la même manière, elle est blessée par un couteau qui s’arrache de lui même à la main d’un jeune garçon pour voler jusqu’à elle, lui entaillant le dos. Les phénomènes ne semblent pas liés à la maison, mais bien à la personne d’Esther : ils la suivent partout, y compris à l’église, où, ayant conscience qu’elle est à l’origine des bruits qui couvrent le sermon du pasteur, elle sort discrètement.
Pour protéger sa famille de l’esprit malveillant, Esther déménage d’abord chez un voisin, mais les événements inexpliqués la suivent. Elle prend alors la route, et se cache dans une grange – qui prend feu. On accuse Esther, qui est condamnée à trois mois de prison pour pyromanie. Elle ne restera emprisonnée qu’un mois. Dès qu’elle sort, le phénomène commence à régresser. On note encore quelques incidents mineurs, après quoi plus rien d’étrange ne se produira plus.
Esther Cox se maria à deux reprises, et mourut en 1912, à l’âge de 53 ans. Après sa mort, Walter Hubbel publia le récit des événements dont il avait été témoin, accompagné de l’attestation écrite de 16 autres témoins, qui affirmèrent avoir vu les mêmes choses que lui. Grâce au livre, le « Cas Esther Cox » resta célèbre dans les annales de la médecine et de la psychologie. Il demeure inexpliqué à ce jour.
La vidéo des Dossiers Mystères Épisode 1 relatant l’histoire:
Dossiers Mystères S01EP01 – Disparitions et apparitions