Charles Albright , est un tueur en série américain. Il fut reconnu coupable du meurtre de trois prostituées en 1991 ayant eu lieu dans la région de Dallas .
Enfance
Charles Albright naît le 10 août 1933 à Amarillo, dans l’État du Texas. Il est le fils unique, mais adopté de Fred et de Delle Albright, une enseignante. On sait peu de choses sur son enfance, sinon qu’il était aimé de ses parents. Peut-être un peu trop d’ailleurs, notamment par sa mère, surprotectrice et contrôlante. Elle lui a permis de passer deux classes en lui donnant elle-même une partie des cours. Il semble aussi qu’elle l’ait habillé avec des vêtements de fille et lui ai offert des poupées comme si elle souhaitait au fond avoir une fille plutôt qu’un garçon.
C’était un enfant impulsif qui aimait passer par la clôture pendant que sa mère travaillait. Quand elle alla regarder, Delle ne trouva aucun trou. Elle apprit plus tard que son fils demandait à des personnes qui passaient par là de le soulever pour le faire passer de l’autre côté.
Durant son adolescence, il reçut son premier pistolet avec lequel il commença à tirer sur de petits animaux tels que des écureuils et des lapins. Il s’entiche de taxidermie et, avec l’aide de sa mère apprend à peler et à bourrer les animaux. Rapidement, il se lasse et arrête.
Il rejoint alors de temps en temps son père à l’agence immobilière où il travaille pour l’aider.
A l’âge de 13 ans, il est arrêté pour agression aggravée. L’année suivante, ses parents lui achètent une propriété. A 15 ans, il a sa première expérience sexuelle. Il choisit pour s’initier, des prostitués qui lui refilent au passage des morpions. Quelques mois plus tard, il vole l’argent d’une caisse enregistreuse pour un montant de 380 dollars. La police le repère et retrouve chez lui 2 pistolets et une carabine. Il est alors condamné pour vol et détention d’armes à feu et fait six mois de prison sur les deux ans de sa condamnation. C’est le début des allers et retours en centre pénitentiaire qui vont jalonner sa vie durant les 10 années suivantes. Entre les deux, il vole et escroque à plusieurs reprises.
Il a 17 ans, quand il devient étudiant en médecine à l’université de l’Arkansas.
Il vole dans le dortoir des filles des photos d’élèves nues et fait irruption dans le bureau d’un professeur. Sur une des photos, il découpe les yeux de l’ex-petite amie d’un copain d’école et les colle sur la photo d’une autre élève qu’il exhibe sur le mur du dortoir.
A 19 ans, il sort avec Bettye Nestor, qui travaille au bureau du principal.
Le 27 décembre 1954, il se marie avec Bettye avec qui il aura une fille. il a du mal à garder un emploi pendant plus de trois mois et enchaîne les expériences professionnelles devenant tour à tour fabricant de battes de base-ball, illustrateur, professeur de biologie, entraîneur de foot, concepteur pour une entreprise d’aviation. Charles Albright dira plus tard qu’il s’ennuyait facilement au travail, ce qui l’obligeait à en changer souvent.
Mais revenons au lycée. il se fait renvoyer à la fin du semestre après avoir volé de l’équipement. Heureusement pour Charles Albright, le principal accepte de ne pas porter plainte contre lui.
En 1967, il est de nouveau mêlé à des vols. Une nouvelle fois les charges ne sont pas retenues contre lui et il est finalement libéré.
Il falsifie ses papiers et s’octroie un A au lieu du B initial sur son diplôme, se fabrique une licence et un diplôme de maîtrise. Ça ne lui porte pas chance, car deux ans plus tard, il est condamné à 3 ans de mise à l’épreuve dans le comté de Hunt pour faux et altération de documents officiels.
En 1971, il est de nouveau condamné à la probation pour avoir falsifié des chèques de banque.
Quatre ans plus tard, il se sépare de sa femme Bettye.
Les ennuis le rattrapent encore et il récolte une condamnation d’un an de probation pour avoir volé deux parfums dans un magasin de Dallas (il a toujours aimé offrir des cadeaux, même lorsqu’il était au chômage, qu’ils fussent volés ou non). Il est envoyé en prison en 1980 pour le même genre de vol (une scie à onglets et d’autres articles).
En 1981, sa mère adoptive meurt. C’est aussi l’année où il choisit de rencontrer sa véritable mère. Les évènements vont alors se précipiter trois ans plus tard.
Charles Albright est accusé en 1984 d’avoir molesté la petite fille d’amis qu’il était passé voir, âgée de 9 ans. Il se déclare innocent et avoue ne pas comprendre pourquoi la gamine et ses amis avancent de telles choses. Néanmoins, il accepte un plaidoyer de culpabilité pour « ne pas causer d’autres problèmes« .
Il rencontre Mary White et continue à faire parler de lui en retournant devant les tribunaux régulièrement.
En 1986, son père décède à son tour. Charles déménage avec sa petite-amie à Dixie, Austin. Il hérite de 100 000 dollars de ses parents, ce qui n’empêche pas Mary de devoir travailler dans un magasin de cadeaux pour payer les dépenses ménagères du couple et entretenir Albright.
L’année suivante, il divorce de Bettye Nestor.
Les meurtres
1988, c’est l’année de la découverte du corps de Rhonda Bowie, 30 ans, une prostituée de Dallas, retrouvée poignardée, les yeux intacts.
Deux ans plus tard, il a une brève liaison avec Glenda Durham jusqu’à ce que celle-ci apprenne qu’il est en couple avec Mary.
La même année, il commence à dessiner des portraits de femmes mutilées. Il présente aussi un comportement de plus en plus étrange et il n’est pas rare de le voir tondre la pelouse en sous-vêtements. Il se lance également dans l’achat de plusieurs livres sur les tueurs en série. C’est l’époque où il se met à distribuer des journaux le matin pour le Dallas Morning News.
Le 13 décembre 1990, il a 57 ans. C’est le meurtre de Mary Lou Pratt, prostituée de 35 ans qui est retrouvée gisante sur le dos. Il lui a ôté les globes oculaires après lui avoir tiré une balle de Magnum 44.
Son corps fut jeté dans le sud du comté de Dallas.
Le médecin légiste relèvera que les yeux ont été enlevés avec précaution et que le tueur est probablement parti avec.
Le 10 février 1991, nouvel assassinat avec pour victime, Susan Beth Peterson, 27 ans, qu’il tue d’une balle dans la tête après lui avoir relevé le tee-shirt au-dessus des seins. Là aussi, il la tue de trois balles (une en haut du crâne, une dans le sein gauche et une dans la nuque). Il lui ôte les yeux et jette son corps à la limite sud de la ville.
19 mars 1991. Troisième assassinat du genre avec Shirley Elizabeth Williams, 41 ans, prostituée occasionnelle, tuée non loin d’une école de la même façon que la précédente victime. Elle sera retrouvée en 2008 avec des contusions sur le visage et le nez cassé, une balle figée en haut du front.
L’arrestation Le 22 mars, la police débarque chez lui au 1000 de l’avenue El Dorado et fouille sa maison. Les officiers de police trouvent un pick-up Chevrolet volé en 1988 et embarque Charles Albright pour l’interroger (un interrogatoire de sept heures).
Le 23, il n’est pas inculpé pour les meurtres, car rien ne le lie directement à ceux-ci, mais les detectives décident de pousser l’enquête plus loin.
Finalement, le 8 avril, il est incarcéré pour suspicion de meurtres et le 18 avril est mis en isolement dans une cellule du centre de justice Lew Sterett. Ses voisins tombent de haut en apprenant la nouvelle. Albright était en effet considéré comme charmant (comme c’est souvent le cas) par son entourage.
Le 25 juin, l’avocat de Charles Albright conteste le droit de l’État de détenir son client pour le meurtre de Rhonda auquel aucun indice probant ne le relie.
Le 21 août 1991, Albright est accusé d’avoir assassiné quatre prostituées dans la région de Dallas. Il devient également le principal suspect dans deux meurtres ayant eu lieu en Arkansas et d’autres, non résolus, mais qui laissent à penser que Charles Albright est l’auteur.
En effet, il se trouvait dans la même région que les victimes au moment des assassinats. Le procès Le 2 novembre, les procureurs envisagent d’abandonner les poursuites à son encontre pour l’un des quatre meurtres, celui de Rhonda Bowie. En effet, des témoins certifient l’avoir vu le jour de la mort à un tournoi du Nouveau-Mexique. La police déclare cependant que des poils et des fibres retrouvés sur le corps de Rhonda prouvent qu’Albright la connaissait. L’agent du FBI, Judson M. Ray indique pour sa part qu’il lui semble douteux, vu le modus operandi que les autorités aient affaire à un second tueur en série.
Pour lui, il s’agit bien de Charles Albright.
Le 11 décembre, un témoin atteste qu’Albright était un voisin charmant qui offrait souvent des cadeaux et faisait des travaux électriques de dépannage quand on lui demandait.
Le lendemain, c’est au tour de l’expert en médecine légale pour la défense de témoigner. Samuel J. Palenik, expert en particules affirme que les cheveux retrouvés sur les corps ne permettent pas d’affirmer qu’il s’agit bien de ceux de Charles Albright. (à l’époque l’ADN n’en était encore qu’aux commencements en matière criminelle). La petite amie d’Albright, Mary témoigne elle aussi en affirmant qu’il se trouvait avec elle pour au moins l’un des meurtres et qu’elle ne le croit pas capable d’une telle violence.
Le 17 décembre, l’affaire passe devant le jury. Quelques jours plus tard, Albright est condamné pour le meurtre de Shirley Williams grâce à une preuve irréfutable, la présence de son imperméable jaune sur les lieux.
Ce sera la prison à vie. En 1995, de nouveaux meurtres de prostituées avec le même modus operandi ont lieu à Dallas relançant les doutes à son sujet. En effet, pour certains ces nouveaux assassinats prouvent que Charles Albright est innocent.
Un homme peu recommandable, mais un meurtrier en série ?
Le doute demeure.
Pas assez en tout cas pour relancer un procès.