« MASSEBOTH ». Des pénis, des sexes féminins stylisés…
Des arrangements de pierre, au sol, composent, avec des monolithes dressés « masseboth », quelques-uns des 102 sites préhistoriques récemment découverts au cœur du désert du Néguev, au sud d’Israël…
On y retrouve aussi de très nombreux pénis de pierre, pointant parfois vers des cercles d’un à deux mètres de diamètre, ou de blocs de calcaire percés et profondément incisés représentant des vulves, symboles de fertilité. Autant de témoignages de pratiques rituelles méconnues émanant des populations qui vivaient il y a 8000 ans, an Néolithique, dans les montagnes autour de Nahal Roded et la vallée de la Arava…
Interprétés comme d’anciens lieux de culte, ces installations ont été mises au jour dans les montagnes d’Eilat, sur une zone de 80 hectares. « Compte-tenu des conditions d’aridité que connaissait déjà cette région au Néolithique, cette densité de sites est phénoménale« , explique leur découvreur, Uzi Avner, chercheur de l’Institut Arava et du centre de recherche de la Mer morte…
Elles contrastent en effet avec la faible quantité de sites d’habitats identifiés au sud du Néguev…
« Ces sites ont été utilisés pour des activités rituelles comme semblent l’indiquer des restes d’os d’animaux sacrifiés retrouvés à proximité« , ajoute le spécialiste de ce désert qu’il parcourt et étudie inlassablement depuis 1977…
« Ces associations symboliques à caractères sexuels font références à des cultes des ancêtres« , poursuit Uzi Avner. Les archéologues estiment en effet que ces agencements sont à mettre en lien avec les thèmes de fertilité et de mort, une combinaison très répandue dans la tradition néolithique des premières sociétés passées de la chasse et de la cueillette à l’agriculture et l’élevage autour de 6.000 avant notre ère…
« Certaines, sélectionnées pour leur apparence naturelle proche de silhouettes humaines anthropomophes ont été volontairement enfouies dans le sol, tête en bas, ne laissant apparaître qu’une partie du corps »…
Pour en savoir plus, une prospection à grande échelle élargissant la zone d’investigation aux montagnes du Néguev, au Sinaï et au sud de la Jordanie, devrait être menée, et le nombre de ces lieux de culte des montagnes s’accroître. « Cette découverte, nous permet d’ouvrir une fenêtre sur la vie spirituelle et les cultes anciens pratiqués par les populations du désert« , a conclu le chercheur…
Signé : Castor