Hommage à Georges Ageon
En 1962, la publication par Gérard de Sède aux éditions René Julliard du livre « les Templiers sont parmi nous » (réédité chez Plon en 1976 et chez J’ai Lu en 1978) attira l’attention du grand public sur cette petite ville du Vexin à la porte de la Normandie : Gisors. 40 se sont écoulés depuis « les révélations » de Gérars de Sède et Gisors garde tout son mystère…
La forteresse de Gisors :
Le château de Gisors est l’une des forteresses les plus connues de l’architecture militaire du XIIe siècle. Déjà avant cette date, Gisors (Gisus-Ritum, qui signifierait homme du gué-sur-l’Epte) était un camp retranché dépendant du château de Neaufles-Saint-Martin dans la vallée de l’Epte (ne pas confondre avec Neauphe-le-Château, près de Thoiry). Gisors est l’ancienne capitale du Vexin normand et sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les Ducs de Normandie et les Rois de France. Trois traités y furent signés entre la France et l’Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille possédait Gisors au XIIIe siècle, puis Blanche d’Evreux au XIVe et Renée de France, fille de Louis XII, au XVIe siècle. Le Comté de Gisors fut érigé en Duché en 1742.
En 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellème entreprirent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la Porte de la Normandie. La forteresse était déjà importante puisqu’une enceinte fortifiée entourait une « Place » de 3 hectares. Capétiens et Plantagenêts se la disputèrent. Louis VII la posséda en 1144, les Normands la reprirent en 1160. Puis, Philippe Auguste profitant de la captivité de Richard Cœur de Lion s’en empara à nouveau en 1193, puis entrepris de gros travaux dont la Tour dite du Prisonnier de 28 mètres de hauteur, avec 3 étages de salles, et 14 mètres de diamètre, les murs ayant 4 mètres d’épaisseur. Philippe Auguste renforça la « Tour Ferrée » maintenant appelée « Tour du Gouverneur », doubla sa porte et ajouta une tour dite « la Tour Blanche ». L’enceinte générale appelée « chemise » qui entoure le donjon octogonal haut d’une vingtaine de mètres et construit sur une motte artificielle truffée de caves et souterrains. Le donjon – qu’on ne visite plus… – comporte quatre étages que l’on devine par les planchers qui les séparaient et qui ont disparu. La « cheminse » polygonale est renforcée à chaque angle par des contreforts assez plats. Le donjon était relié au dernier étage de la Tour du Prisonnier par des courtines adjacentes.
A noter, à l’étage supérieur de la Tour du Prisonnier, la « Grande Salle » haute de 11 mètres qui est dotée d’une cheminée monumentale à four et d’un puits.
L’étage inférieur, haut de 6 mètres et éclairé de 4 meurtrières, servait de prison, d’où le nom de cette tour. Les graffitis qui ornent les murs intérieurs datent du XVIe siècle, donc bien après le passage des prisonniers Templiers au début du XIVe siècle…La salle médiane de mêmes dimensions que la salle inférieur était ornée de trois archères.
Avant d’être logée dans cette tour ronde, la prison était installée dans la tour rectangulaire, dite du Gouverneur. C’est de là que s’évada en 1375 un prisonnier, Pierre Forget, dont nous aurons à reparler.
Certains attribuent la construction du principal du château de Gisors aux Templiers.
Le rez-de-chaussée et le premier étage du donjon « octogonal », donc typiquement de construction templière, ont été érigés par Henri 1er, duc de Normandie, les deux autres étages étant l’œuvre de Henri II Plantagenêt qui devint maître des lieux en 1161, après que Louis VII, roi de France, l’ai occupé de 1145 à 1161 sans y faire de travaux. La trace des constructeurs Templiers est attestée sous Louis VII et sous Henri II de 1158 à 1161, mais rien ne prouve qu’ils n’étaient plus présents au moment des grands travaux de Henri II de 1161 à 1184 … bien au contraire, lorsqu’on examine à la fois les travaux faits à cette époque, dans le château et dans l’église Saint Gervais/Saint Protais.
Ajoutons que certains historiens estiment que Philippe le Bel fit enfermer à Gisors en 1314 le Templier Simon de Macy et que le dernier Grand’ Maître de l’Ordre du Temple, Jacques de Molay, y aurait été enfermé également en 1314 avant son transfert à Paris pour son exécution.
De 1375 à 1379, Charles V améliore et entretient le château qui sera repris par les Anglais en 1419 après un siège de trois semaines. Ils resteront à Gisors pendant 30 ans – jusqu’à la prise de possession par Charles VII, qui remettra la forteresse en état. Charles VII construira la Tour du Guet, les Casemates couvertes qui poursuivaient la défense jusqu’à « la Porte des champs » et le rempart de terre.
Au XVIIe siècle, Henri IV utilise Gisors comme base militaire au seuil de la Normandie nourricière… Sully déclassera la Forteresse en tant que place forte et celle-ci se délabrera lentement, n’étant plus entretenue. Au XVIIIe siècle, Gisors est donné au petit-fils du Surintendant Fouquet, en échange de Belle-Isle-en-Mer. En 1809, la Ville
Acquiert ce qui reste de la propriété et aménage des terrasses, jardins et des promenades dans les ruines du château. En 1840, une glacière est établie dans la partie nord de la motte du Donjon. En 1819, la porte du Bourg avait été démolie et son horloge placée sur la Tour Romane de l’Eglise St Gervais/St Protains, tour détruite en 1940 par un bombardement.
La ville de Gisors a été en partie démolie en 1944 durant les combats de la Libération. La restauration de ce qui pouvait être réparé est pratiquement achevée. Cependant, le Donjon, dont la Tour Saint Thomas s’est fendue en décembre 1966 (au nord-est et au nord-ouest sous l’effet de pluies intenses, et à la suite de fouilles clandestines…) a du être étayé pour éviter l’écroulement Il repose actuellement sur 15 piles de béton d’un mètre dix de diamètre et de 27 mètres de hauteur. Il est sauvé, mais on ne le visite plus… pour d’autres raisons.
L’énigme de Gisors
« Partant de l’aventure pittoresque d’un solitaire illuminé, Roger Lhomoy, gardien du château de Gisors, qui prétend que le fabuleux trésor des Templiers dort dans une crypte secrète du château, Gérard de Sède, en écrivant « les Templiers sont parmi nous », débouche, à travers les Templiers eux-mêmes, sur l’histoire de quarante siècles de tradition ésotérique… » C’est ainsi qu’était présentée la réédition de « l’énigme de Gisors » chez Plon en 1976.
Roger Lhomoy
Mais reprenons l’histoire ésotérique de la construction du château de Gisors qui, par sa situation, constituait les clefs de la Normandie.
En 1101, la garde du château de Gisors était confiée à Thibaut de Payen, qui n’était autre que le fils du Comte Hugues de Chaumont et d’Adélaïde Payen, sœur d’Hughes de Payen, Grand Maître du prieuré Notre-Dame de Sion et premier Grand Maître de l’Ordre du Temple et dont une chronique nous rapporte qu’il rendit visite à son neveu, Thibaut de Payen, à Gisors en 1128.
En 1096 ou 1097, d’après l’Historia Ecclesiastica d’Ordéric Vital, Guillaume-le-Roux confie à Robert de Bellème, Vicomte d’Exmes, Comte de Ponthieu, l’édification du château de Gisors. Or, ce Robert de Bellème était le fils de Roger Montgomery, Grand Maître de la Corporation des maçons britanniques comme l’attesteront plus tard Anderson et Desaguliers lors de l’organisation de la Maçonnerie spéculative anglaise. Robert de Bellème avait pour nièce Marguerite, fille de l’architecte de Gisors, Charles Leufroy. Elle épousera Jean V Plantard, sucesseur des Comtes de Rhedae dont dépendait Rennes-le-Château et dont le « trésor » est aussi, sinon plus, célèbre que celui de Gisors. Leur fils Jean VI se maria en 1156 à Idoine de Gisors. C’est à ce moment-là que les Templiers régnaient sur le Vexin et se voyaient confier le séquestre de Gisors. A cette même époque, Bertrand de Blanchefort était à la fois Grand Maître de l’Ordre du Temple et Grand Maître du prieuré de Notre-Dame de Sion, détenteur du Secret de Rennes-le-Château. A noter que, depuis 1981, M. Pierre Plantard de Saint-Clair, descendant des Plantard, est Grand Maître du Prieuré de Sion (Note : depuis ce Pierre Plantard de Saint-Clair s’est révélé être un escroc, et « son » Prieuré de Sion n’existait que dans son imagination, tel qu’il le présenta au public par ses écrits).
En 1177, Henri II d’Angleterre qui avait repris Gisors y rencontra le roi de France, Louis VIII, et son fils, le futur Philippe Auguste. Ce fut la rencontre de l’Ormeteau ferré, du nom d’un très gros orme planté dans un terrain, connu aussi sous le nom du Champ Sacré et situé à l’endroit où se trouve maintenant la gare.
En 1188 (date gravée sur les armoiries de Gisors), l’archevêque Guillaume de Tyr choisit le Champ de l’Ormeteau pour y prêcher la 3e croisade. Cette cérémonie est perpétuée dans les armes de la ville par la présence d’une croix, et, de là, date aussi l’érection d’une croix pattée toujours présente.
C’est dans ce même champ de l’Ormeteau « ferré » (on avait dû cercler le tronc pour le consolider) que se déroula un événement dont les conséquences allaient bouleverser l’histoire de l’Occident : le Prieuré de Notre-Dame de Sion, que l’on appelait aussi « les Frères de l’Ormus », renvoya son Grand Maître, Gérard de Ridefort, qui était aussi Grand Maître de l’Ordre du Temple et qui venait de perdre Jérusalem sous les coups de Saladin.
L’attitude de Gérard de Ridefort paraissait suspecte et il fut remplacé à la tête du Prieuré par Jean de Gisors. Le Prieuré décide alors de se séparer de l’Ordre du Temple. La rupture fut consommée en août 1188 par la coupe de l’Ormeteau. « La rupture de l’Orme » est attestée dans un manuscrit de l’époque qui relate : « Hors de la ville, il y avait un orme rond, verdoyant et beau, qui donnait en été un ombrage agréable ; les hommes du Roi, par stupidité, le découpèrent pièce à pièce. A la Couronne de France, jamais si grande honte n’était advenue ».
Cet Orme nous ramène curieusement à Falaise au lieu-dit « l’Ormeau », à Onzain où un Orme Sacré existait à côté de la Fontaine, près du château, et à Paris où l’Orme des Maçons est perpétué place Saint Gervais. Le point commun entre ces quatre lieux : la présence d’une église dédiée aux frères jumeaux Saint Gervais/Saint Protais.
Comme le fait remarquer Gérard de Sède, l’Eglise de Paris St Gervais/St Protais avait reçu sa charte au XIIe siècle dans le Vexin. Elle était de fait « jumelée » avec celle de Gisors.
Curieux aussi, l’érection du Comté de Gisors en Duché-pairie en 1748 pour le petit-fils de Nicolas Fouquet, ancien surintendant des Finances de Louis XIV et qui appartenait au Prieuré Notre-Dame de Sion.
Enfin, il faut souligner que les Allemands s’intéressèrent de très près à Gisors où, dès 1940, ils avaient installé un atelier de réparation automobile et un dépôt d’essence. En creusant une citerne dans la cour du château, les Allemands découvrirent deux étages de souterrains. Au début de 1944, un plan de fouilles commandé depuis Munich fut décidé. Il devait investir le sous-sol du donjon et celui de l’Eglise avec la participation d’un ingénieur nommé Meier. Curieusement, selon un témoignage rapporté dans la « France secrète » par Daniel Réju, des fouilles minutieuses furent entreprises dans la Tour de l’Echiquier au château de Falaise à la même époque par deux autres Allemands, le Général SS Kurt Meyer et le Colonel SS Hubert Meyer. Les trois chercheurs étaient homonymes ! Dont le nom (Meyer) signifie « Métayer », « tenancier de la Terre », en Alsacien et en Allemand, mais aussi « Docteur du Talmud » en Hébreu. Or, dans l’Allemagne d’autrefois, les Juifs n’avaient pas le droit d’être cultivateurs…
A Falaise comme à Gisors, les fouilles furent interrompues par la Libération et on ne sait pas ce que les descendants des « Chevaliers Teutoniques » y trouvèrent. A Falaise cependant, on trouva plus tard dans la Tour de l’Echiquier, au moment de sa restauration, des documents se rapportant au Graal ! … A noter qu’à Rennes-le-Château et à Rennes-les-Bains, les Allemands aussi cherchèrent un secret ou un trésor ? Dans le pays cathare également !… Rennes-le-Château et Rennes-les-Bains ne sont pas très loin de Montségur. Les Allemands cherchèrent aussi quelque chose dans la baie du Mont Saint Michel à un lieu-dit « le port de Gisort ».
L’énigme de Gisors commença dès 1940 ; un autre chercheur clandestin devait l’obscurcir davantage à défaut de vouloir et de pouvoir la percer.
Roger Lhomoy, inventeur du trésor ?
Des écrits anciens attestent la présence sous terre d’une chapelle Sainte Catherine entre le donjon du château et l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais. Cette chapelle serait l’œuvre des Templiers. Dans le rapport de l’évasion, le 27 avril 1375, de Pierre Forget (détenu dans la Tour du Gouverneur et non pas dans la Tour du Prisonnier comme indiqué par plusieurs auteurs), il écrit que « Forget rompit une pièce de merrien et fit par force un trou où il passa, puis un autre trou qui entrait dans une chambre près de la chapelle Sainte Catherine en laquelle était l’artillerie du château ».
Un autre manuscrit écrit par un prêtre mort à Gisors, Alexandre Bourdet, comporterait le dessin d’une crypte désignée comme étant celle de la « Chapelle souterraine Sainte Catherine »…
De plus, une lettre du chanoine Vaillant, curé –doyen de Gisors atteste en 1938 sa présence… On sait aussi que, dès 1938, le Cardinal Verdier avait fait des recherches sur les documents relatifs à la Chapelle Sainte Catherine et sur les monuments de Gisors.
Mais reprenons l’ordre des faits établis :
. Les troupes allemandes découvrent deux étages de souterrains en 1940
. Le Sénateur-Maire de Versailles, M. Henry Hayes, après avoir lu un manuscrit intitulé « Histoire d’un pays et d’un jardin » décrivant la crypte de la Chapelle Sainte Catherine, entreprend des fouilles en 1942… sans succès.
. En 1942, selon une habitante de Gisors, Madame Dufour, un bombardement des alliés aurait mis à jour l’entrée de la crypte, près du portail nord de l’Eglise St Gervais/St Protais. On y aurait découvert, selon cette dame, un portail orné de deux colonnes magnifiquement sculptées. Cette entrée est immédiatement rebouchée sur ordre des Allemands.
. Toujours en 1942, selon des témoignages dignes de foi – et pour cause – 27 résistants disparaissent. Ils aurait été fusillés par les Allemands dans une salle secrète, sous le donjon du château.
. En 1944, dès le départ des Allemands, Roger Lhommoy, gardien du château, entreprend des fouilles clandestines qui déclencheront « l’Enigme de Gisors ».
Qui est ce Roger Lhomoy ?
Il est né le 17 avril 1904 à Gisors. Il reçut une éducation religieuse au Petit, puis au Grand Séminaire… qu’il quitta après avoir prononcé ses premiers vœux et reçu les ordres mineurs. Il devient jardinier puis fonde une famille, marié, il aura deux enfants. Ce n’est pas un défroqué ; à aucun moment, il ne s’est attiré les foudres du clergé local. Chrétien, il le restera.
En 1929, à 25 ans, il est engagé comme jardinier, gardien et guide du château de Gisors qu’il habite, dans une tour restaurée. Durant 15 ans, il en visitera tous les recoins, toutes les entrées, toutes les sorties. Nul mieux que lui en connaît le plan. Il est, bien évidemment, au courant de la légende de la chapelle Sainte Catherine et il a gardé des relations avec les prêtres qui connaissent l’existence de cette chapelle, et tout au moins celle de la crypte. Il est aussi au courant des fouilles entreprises par les Allemands. Aussi, dès le départ de ceux-ci, il se met à creuser à partir d’un endroit précis, sous le donjon. Bien entendu, de ses travaux, il ne parle à personne. C’est la nuit qu’il creuse une galerie verticale de 16 mètres donnant sur une galerie horizontale de 9 mètres et une nouvelle galerie verticale de 4 mètres. Le tout avec des moyens de fortune. Il s’y cassera même une jambe, remontera, donnera le change, puis, une fois guéri, recommencera à creuser… durant deux ans.
C’est en mars 1946 qu’il fera mention de sa découverte au Conseil Municipal de Gisors réuni au grand complet. Les faits sont rapportés par Gérard de Sède dans « Les Templiers sont parmi nous » dans les termes suivants :
« Ce que j’ai vu à ce moment-là, je ne l’oublierai jamais car c’était un spectacle fantastique – raconte Roger Lhomoy. Je suis dans une chapelle romane en pierre de Louveciennes, longue de 30 m, large de 9 m, haute d’environ 4,50 m à la clef de voûte. Tout de suite à ma gauche, près du trou par lequel je suis passé, il y a l’autel, en pierre lui aussi, ainsi que son tabernacle. A ma droite, tout le reste du bâtiment. Sur les murs, à mi-hauteur, soutenues par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et des douze apôtres, grandeur nature. Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mètres de long et de 60 centimètres de large : il y en a 19… et, dans la nef, ce qu’éclaire ma lumière est incroyable : 30 coffres en métal précieux, rangés par colonne de 10. Ce sont des espèces d’armoires couchées de 2,50 m de long, 1,90 m de haut, 1,60 m de large… »
Roger Lhomoy n’est pas pris au sérieux. On le croit fou. Emile Beyne, le Commandant de Sapeurs-Pompiers de Gisors, à la demande du maire, accepte cependant de s’introduire dans les galeries creusées par Lhomoy. Il ne parviendra pas à franchir les quatre derniers mètres du second puits… Aucune autre tentative ne sera faite officiellement. Les galeries seront rebouchées par des prisonniers allemands sur ordre de la municipalité qui révoque Lhomoy sans préavis.
Mais celui-ci obtint le 25 juillet 1946 une autorisation de fouilles du ministère compétent. Avec violence, le maire-adjoint de l’époque refuse à Lhomoy ce que le ministère autorise… Lhomoy attend six ans avant d’obtenir une autre autorisation. En compagnie d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles et d’un mécène, il va bientôt recommencer ses fouilles, mais la ville de Gisors pose de telles conditions que Lhomoy et ses amis renoncent, du moins officiellement, car Lhomoy fera encore quelques fouilles clandestines.
En 1959, Lhomoy devenu valet de ferme, fait la connaissance de Gérard de Sède et c’est en 1962 la publication des « Templiers sont parmi nous », livre qui fit grand bruit à l’époque.
On apprend alors l’existence de souterrains reliant l’Eglise St Gervais/St Protais au château de Gisors, souterrains en partie démasqués lors du bombardement de 1942 et promptement rebouchés…
On apprend aussi qu’en 1947, peu de temps après la déclaration de Lhomoy à la municipalité de Gisors, une équipe de terrassiers chargée d’élargir la ruelle reliant le portail nord de l’Eglise à la rue de Vienne « a découvert un carrefour de souterrains voûtés en plein cintre ». Les bombardements de 1940 et 1942 avaient obturé les galeries. On y trouva cependant quatre sarcophages dont les mesures correspondaient à celles relevées par Lhomoy dans la chapelle souterraine un an plus tôt.
Roger Lhomoy et Gérard de Sède vinrent à « Lectures pour tous » raconter leurs trouvailles. Les autorités archéologiques de la région crièrent au scandale, affirmant que tout ceci n’était qu’affabulations ! Le ministre André Malraux s’en mêla, ordonnant des fouilles officielles avec le concours du génie… Elles dureront trois ans mettant un matériel considérable en place… On coulera beaucoup de béton officiellement pour consolider le donjon… On rebouchera aussi les galeries de Lhomoy.
De chapelle souterraine…, de crypte… aucune trace officielle…
Lhomoy est un mythomane dira-t-on.
Cependant, quelques années plus tard, le 10 mai 1970, une excavatrice qui creusait une tranchée à Gisors mettra à jour un grand bassin de bronze contenant un trésor : 11 359 pièces de monnaie datant du XIIe siècle et frappées à l’époque où les Templiers étaient les séquestres du château…
Acheté plusieurs millions par l’Etat, ce « trésor » est l’un des plus importants découverts pour des pièces de ce genre. Il se trouve actuellement à la bibliothèque nationale après avoir été exposé en 1973 au Cabinet des Médailles.
Roger Lhomoy est mort en 1976, emportant les autres secrets dont il était dépositaire. Il y a lieu (ce que n’ont pas fait ses chroniqueurs) de rapprocher son nom, Lhomoy, de l’Homme et de l’Orme, encore une coïncidence, dira-t-on.
Encore en 1976, on découvrit à Gisors une crypte de 6 m sur 5 m et 25 m de souterrains orientés vers le donjon du château…
Quant à la mystérieuse chapelle Sainte Catherine de Gisors découverte par « l’illuminé », on a appris récemment qu’elle figurait sur une gravure anglaise conservée… à Paris, la Bibliothèque des Arts Décoratifs.
D’autres voies…, d’autres recherches
Si le « trésor » des Templiers paraît avoir été trouvé le 10 mai 1970, il semble bien qu’un autre trésor, que d’autres secrets, philosophiques ceux-là, aient existé à Gisors.
Si les fouilles officielles d’André Malraux, couvertes par le secret militaire, ont abouti officiellement à un échec, elles peuvent très bien avoir occulté d’autres recherches, celles d’archives par exemple, appartenant à la fois à l’Ordre du Temple et au Prieuré de Notre-Dame de Sion toujours actif…
Mais ceci est une autre histoire, aussi intéressante (sinon plus) que celle du château de Gisors. Nous vous la conterons « entre la poire et le fromage » après avoir visité les souterrains, les tours et les jardins du château, ainsi que l’Eglise-Cathédrale Saint Gervais/Saint Protais à Gisors.
Église Saint Gervais de Gisors « gisant de la chapelle Saint-Clair ou le Maître Parfait »
Une énigme de plus sous les yeux des visiteurs…
Église Saint-Gervais de Gisors, le delta de la Sainte Famille (fuite en Egypte)
Sur la piste des chevaliers au blanc manteau…
LE SECRET DE GISORS, UNE ÉNIGME RÉSOLUE
L’Hypothèse de Gorges Ageon
Roger Lhomoy, « inventeur » du Trésor de Gisors, après avoir été «remercié » en 1946 par la municipalité de Gisors qui l’employait, fit une tentative en 1947 pour intéresser à son entreprise le secrétaire du Général de Gaulle qui venait de créer le mouvement R.P.F. ; André Astoux raconte cette démarche dans son livre « l’oubli » paru en 1974 chez Lattès. Roger Lhomoy lui raconta ses fouilles et ses trouvailles… et demanda une aide pour poursuivre ses recherches avec l’aide d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles. Astoux en parle à André Malraux et tous deux se déplacement à Gisors… croyant à la véracité des propors de Lhomoy. Quelques mois plus tard, Astoux et Malraux ne donneront pas suite, considérant alors que Lhomoy est un détraqué !
En 1954, M.Hyest, maire d’une localité voisine de Gisors, et qui avait connu Lhomoy pendant la guerre, l’employait alors dans sa ferme. Lhomoy, selon M. Hyest –dont les propos sont rapportés dans un numéro spécial du Charivari, consacré aux trésors des Templiers et parue en Mars 1974 – avait un sixième sens pour trouver des objets perdus et enfouis dans la campagne, qui dans le Vexin, est riche d’objets archéologiques. Les deux hommes discutaient souvent de Gisors… et M. Hyest ne prenait pas Lhomoy pour un fou… bien au contraire.
Donc, en 1954, M. Hyest et les deux autres archéologues amateurs explorèrent un souterrain partant de la maison de M. Rouët, rue de Vienne à Gisors. Le souterrain se dirigeait vers le château, et venait de l’Eglise St Gervais/St Protais, ayant été bouché à la suite des bombardements de 1940 et de 1944.
Partie aménagée pour les visiteurs des souterrains du château de Gisors
S’aventurant assez loin, les « chercheurs » tombèrent nez à nez avec d’autres « chercheurs » qui déménageaient tranquillement le contenu des sarcophages… Il s’agissait de joyaux mérovingiens et carolingiens dont certains auraient ensuite été fondus en lingots…
M. Hyest avoue ensuite que, à la suite de pressions, lui et ses amis ne remirent plus le nez dans les souterrains !…
Mais d’où venaient les sarcophages ? De la chapelle souterraine Sainte Catherine « vue » par Lhomoy ?
Il m’a aussi été dit que, de 1945 à 1970, nombreux ont été les chercheurs solitaires, autant que clandestins, et que certains ont ramassé de petits magots, pas forcément de l’or ou des trésors, mais des objets ayant une valeur archéologique et historique et qui, ainsi, se sont trouvés dispersés.
Dans les souterrains du château de Gisors…
En 1962, après la parution du livre de Gérard de Sède et le passage de Roger Lhomoy à la télévision, l’opinion publique et les radios s’emparèrent de l’affaire de Gisors. André Malraux était alors ministre des Affaires Culturelles, lui qui, en… 1947, était déjà venu à Gisors avec André Astoux à la demande de Lhomoy… André Malraux fait poser les scellés sur le donjon de Gisors en mai 1962 et, dans une déclaration à la presse, le ministre indique : « il s’agit de fouilles de routine qui n’ont aucun rapport avec les polémiques ouvertes à la suite de la publication du livre « Les Templiers sont parmi nous, ou l’énigme de Gisors… ».
Pourtant, les fouilles principales ont pour but de reprendre les galeries creusées par Roger Lhomoy de 1944 à 1946 et que la municipalité avait fait combler.
Pendant le même temps, une partie de l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais est interdite au public car « des travaux de rénovation, de consolidation et de restauration y sont officiellement entrepris ».
Si les fouilles officielles au pied du château polarisent l’attention des curieux, d’autres fouilles menées par le curé Adeline et un certain Pierre Plantard de Saint-Clair, ami du maire de Gisors, M. Pélisson, et intime d’André Malraux, peuvent se dérouler en toute quiétude avec le bienveillant soutien de quelques habitants de Gisors dont les caves débouchent dans les fameux souterrains.
Mais qui est ce Pierre Plantard de Saint-Clair dont le nom rappelle quelque chose ? C’est un descendant authentique des rois mérovingiens (Note : il fut démontré par la suite que ce monsieur était un usurpateur, il n’était pas descendant des rois mérovingiens ! Mais nous avons laissé ici tel quel l’article, par respect pour l’auteur. A l’époque Pierre Plantard avait réussi à faire croire cela à de nombreuses personnes, dont des gens influents) par Dagobert II. Il est aussi Comte de Rhedae (voir l’énigme de Rennes-le-Château). Il est aussi l’un des dignitaires de l’Ordre du Prieuré de Notre-Dame de Sion, celui-là même qui se sépara de l’Ordre du Temple en 1188 à Gisors précidément (Rupture de l’Orme). N’oublions pas que pendant plusieurs siècles la Maison Plantard fut liée par mariages successifs au Comté, puis au Duché de Gisors, le dernier en date étant celui de Jean XIV Plantard, qui épousa Marie, Comtesse de Saint-Clair, descendante de Rollon, premier Duc de Normandie.
Mais revenons aux fouilles de Malraux en septembre 1962 qui s’achevèrent le 12 octobre 1962. Ce jour-là, la presse est convoquée et plusieurs personnalités sont présentes, dont Pierre Plantard de Saint-Clair qui agit en tant que conseiller de Roger Lhomoy ! Celui-ci est aussi présent. Lhomoy descend dans ses galleries réouvertes. Le puits s’achève en cul-de-sac. On n’a rien trouvé ; c’est l’échec et la confusion de Lhomoy qui dira plus tard : « il restait 1,50 mètre à creuser pour touver la Chapelle Sainte Catherine et ses trésors ». Pour tous… ou presque, Roger Lhomoy est fou.
Mais alors, se demandent certains journalistes, pourquoi Malraux, qui savait Lhomoy fou depuis 1947, a-t-il fait creuser 15 ans plus tard à un endroit où l’on savait qu’il n’y avait rien à trouver ?
M. Philippe Blanc, directeur adjoint du Cabinet du ministre, écrira en réponse le communiqué suivant, publié dans l’Aurore notamment, le 13 octobre, lendemain de la confusion de Lhomoy : « C’est la direction de l’architecture qui a soumis au ministre un projet de fouilles dans le but de faire réapparaître des vestiges de la civilisation. On ne cherchait pas seulement un trésor, mais des fresques ou des fragments d’architecture. M. Malraux a simplement accepté. »
Admirons la teneur de ce communiqué et son écran de fumée… Nous en reparlerons.
Quelques mois plus tard, on peut lire dans le Nouveau Candide daté du 24 janvier 1963, la question d’un journaliste qui voit une dissimulation dans l’arrête brutal de la campagne de fouilles.
« … Pourquoi a—on refusé à la télévision belge de suivre les fouilles ?… Pourquoi une sérieuse société de production de films qui a déposé au Centre National du Cinéma Français (justement dirigé par André Astoux) une demande officielle d’autorisation de tournage à Gisors ne peut-elle depuis plusieurs mois obtenir du ministère une autorisation ferme ou un refus motivé ?…
Pourquoi la Franc-Maçonnerie semble-t-elle s’intéresser de si près à l’affaire ? Cette Société ne s’alarme pas en général pour de vagues et discutables histoires de sorcellerie ou de trésor. Or, un des plus grands chefs de la Franc-Maçonnerie française a demandé à rencontrer une personne qui s’intéressait de près à l’énigme de Gisors et a tenté de la dissuader de s’intéresser à cette affaire qui « ne regarde pas la grand public… »
Un sénateur socialiste de l’Allier, M. Georges Boucheron, ainsi qu’en témoigne le Journal Officiel de la République française du 25 janvier 1963, demanda le 13 décembre 1962, à M. le Ministre d’Etat, chargé des Affaires culturelles : « s’il est exact qu’aient été interrompues à 1,50 mètre de l’objectif, les fouilles entreprises au château de Gisors en vue d’identifier l’existence d’une salle souterraine présumée enfermer des biens ayant appartenu aux Templiers. Si, dans le cas où cette information serait exacte, il n’estimerait pas souhaitable de pousser, dans l’intérêt de la recherche historique, les travaux jusqu’à leur terme ».
La réponse d’André Malraux est ainsi formulée : « Les travaux auxquels se réfère l’honorable parlementaire ne constituent nullement une fouille au sens strict du terme. Il s’est agi essentiellement de vérifier les affirmations d’un ancien gardien du château qui s’est livré, pendant l’occupation, à des explorations clandestines. Les recherches entreprises ont consisté à retrouver les lieux dans l’état même où il les avait laissés, ce qui a été fait sans qu’apparaisse pour autant la moindre trace de salle souterraine. Revenant alors sur de précédentes déclarations, l’auteur des premières fouilles assure avoir rebouché l’orifice d’accès sur une profondeur de 1,50 mètre. Bien que les arguments d’ordre historique laissent très peu de place à la confirmation des hypothèses émises, j’envisage de faire effectuer, avant qu’on ne comble le trou, le déblaiement des dernières couches de terre, afin de lever toute incertitude au sujet de cette affaire. »
Gérard de Sède dans la dernière réédition de son livre chez Jean de Bonnot (1980) fait remarquer, page 348, la contradiction entre la version de Philippe Blanc et celle d’André Malraux. Selon le premier, on a fait des fouilles…, selon le second, il ne s’agissait pas de fouilles… Selon le premier, on cherchait des fresques, selon le second, on cherchait à vérifier les dires de Lhomoy !….
Ce travail final promis par Malraux ne sera entrepris qu’un an plus tard et pour enlever ce mètre cinquante de terre restant, soit au plus quelques mètres cubes, M. Pierre Messmer, alors ministre des Armées, classera le donjon et ses alentours « terrain militaire » et y enverra des éléments importants et les moyens mécanisés du 12e régiment du Génie basé à Rouen.
Les travaux de fouilles commencèrent le 10 février 1964, furent officiellement terminés le 12 mars 1964. Pourquoi, après les Allemands en 1940, les SS en 1944, l’armée française se déplaçait-elle à Gisors ? Est-ce parce que Templiers et Chevaliers Teutoniques étaient des ordres militaires dont les secrets intéressaient encore la Défense Nationale de deux pays d’Europe ?
Le 12 mars 1962, un communiqué de l’Agence France-Presse annonçait que les fouilles étaient achevées à Gisors et qu’elles avaient donné un résultat négatif.
Quelques mois plus tard, miné par ces fouilles successives et les trous mal rebouchés, le donjon s’affaissait d’un mètre. Il fallut plusieurs années pour le consolider. Bien entendu, si chapelle Sainte Catherine il y a eu, elle est enfouie sous les tonnes de béton qui ont été coulées pour restaurer la motte et le donjon.
Comme expliqué auparavant, on trouvera un trésor de pièces d’argent en 1970, mais dans un autre lieu et, en 1976, on découvrira une petite crypte en aménageant un carrefour routier entre l’Eglise et le château.
Comme l’écrit Gérard de Sède en 1976 :
« des dépôts précieux se trouvent à Gisors,un réseau de constructions souterraines existe sous le château. Ceci dit , ceux qui cherchaient n’ont pas trouvé et ceux qui ont trouvé ne cherchaient pas. Quel jeu étrange, en vérité, que le jeu des souterrains. »
Lhomoy est mort et le temps a commencé à effacer les traces laissées par l’affaire de Gisors qui est maintenant classée. Mais…
… au début de 1981, un article paru dans un journal local annonçait que, le 17 janvier 1981, se réunissait à Blois une société secrète, le prieuré de Sion, pour y élire son Grand-Maître. Le journal expliquait que celui-ci serait élu au sein des 121 grands Dignitaires.
Faut-il rappeler qu’Onzain (et son église St Gervais/St Protais) est situé à 16 km de Blois dont le château recèle bien des mystères aussi… ?
Lors de cette assemblée de Blois, c’est M. Pierre Plantard de Saint Clair, comte de Rhedae qui fut élu Grand-Maître du Prieuré de Sion, et vingt-septième Nautonier de l’Arche Royale par 83 voix sur 92 votants au 3e tour de scrutin.
La presse locale ajoutait : « le choix de ce Grand-Maître marque une étape décisive de l’évolution des conceptions et des esprits dans le monde, car les cent vingt et un dignitaires du prieuré de Sion sont tous des éminences grises de la haute finance et des sociétés internationales politiques ou philosophiques. »
Bien évidemment, le nom de Pierre Plantard de Saint-Clair nous ramène à Gisors, dont Jean de Gisors fut 14e Grand-Maître du prieuré de Sion fondé par Godefroy de Bouillon. Jean de Gisors succédait à Gérard de Ridefort destitué en 1188 lors de la séparation avec l’Ordre des Templiers.
Guillaume de Gisors, Marie et Jean de Saint-Clair furent aussi Grands-Maîtres du Prieuré de Sion qui avait encore, au XVe siècle, une commanderie à Gisors.
Aujourd’hui, le Prieuré de Sion dont les cent vingt et un dignitaires sont répartis en cinq grades et neuf commanderies reste une société initiatique qui laisse à ses membres (il y en aurait en tout et pour tout 243), qu’on appelle des frères libres, dits « preux », toute liberté de pensée. Selon la revue « inexpliquée », on ignore tout d’eux sauf qu’ils sont des membres très actifs de partis politiques, d’ordres religieux ou maçonniques. Le Prieuré de Sion perpétue la légitimité et le rayonnement mérovingiens. Il n’y a pas si longtemps on pouvait lire dans un bulletin catholique romain au sujet des membres de l’Ordre du Prieuré de Sion : « … les descendants mérovingiens furent toujours à la base des hérésies, depuis l’arianisme, en passant par les Cathares et les Templiers jusqu’à la Franc-Maçonnerie. A l’origine du protestantisme, Mazarin, en juillet 1659, fit détruire leur château de Barbarie datant du XIIe siècle. Cette maison ne donne à travers les siècles que des agitateurs secrets contre l’Eglise… »
« Inexpliqué » nous apprend aussi que la manifestation publique du Prieuré de Sion, entamée ces dernières années, correspond à l’entrée de l’Univers terrestre dans l’ère du Verseau et que son action ira en grandissant, sa première manifestation étant celle de sortir du secret en annonçant publiquement, et pour la première fois, l’élection de son nouveau Grand-Maître, Pierre Plantard de Saint-Clair.
Charles Nodier, Victor Hugo, Jean Cocteau, auraient été des Grands Maîtres cachés de l’Ordre. Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Claude Debussy, compteraient parmi les Preux…
Nul doute qu’André Malraux n’avait rien à refuser à son ami Pierre Plantard de Saint-Clair et que toutes les fouilles centrées autour de la vraie découverte de Roger Lhomoy n’avaient qu’un but : occulter le trésor philosophique de Gisors représenté par les archives datant de la fondation du Prieuré de Sion, par d’autres objets, d’autres trouvailles, d’autres « trésors ». Ces archives auraient aussi contenu des documents qui révéleraient le vrai rôle de Philippe-le-Bel et de Clément V dans la liquidation des Templiers et de leurs biens.
C’est l’intervention militaire qui aurait permis entre le 24 et le 26 février 1964 à Pierre Plantard de Saint-Clair de déménager, avec l’assentiment du Maire de Gisors et celui de Malraux, ces fameuses archives trouvées dans la Chapelle souterraine de Lhomoy. Elles furent transitées par le souterrain qui reliait le château à l’église, via cette chapelle et qui fut définitivement bétonnée. Juste récompense, M. Pierre Plantard de Saint-Clair devint Grand Maître de l’Ordre dont il avait sauvé et récupéré les précieuses archives. Roger Lhomoy fut dédommagé.
Mais cette énigme résolue de Gisors amène à une autre histoire, passionnante, celle de Rennes-le-Château. Si vous le voulez, je vous la conterai une prochaine fois.
Georges Ageon – (environ 1970)
Sources:http://koloborder.blog4ever.com/blog/lirarticle-18187-234778.html