Parmi une trentaine de tombes mises au jour près de Mantoue, en Italie, des archéologues ont découvert, non sans émotion,un couple enlacé depuis le Néolithique.
Des archéologues italiens ont mis au jour une scène étonnante sur un site de fouille situé près de Mantoue, dans le nord de ’Italie. Deux squelettes couchés côte à cote dans une ultime étreinte qui dure depuis environ 5.000 ans. Il s’agit vraisemblablement d’un homme et d’une femme morts jeunes, d’après l’état de leur dentition.Les tombes doubles sont rares même si des archéologues ont déjà découvert des tombes du Néolithique où les morts se tenaient les mains,par exemple. Près du couple de Mantoue les chercheurs ont aussi découvert des outils de silex. L’étude des os en laboratoire permettra de savoir plus précisément quand ils ont été enterrés. Et peut-être de connaître la cause de la mort des deux personnes enlacées. Quant à la nature exacte de la relation qui les unit, elle ne peut être
qu’imaginée.
Les squelettes auraient été enterrés il y a 5000 ou 6000 ans, à l’époque néolithique.
Ils se font face et leurs fronts se touchent presque. Leurs bras et leurs jambes sont emmêlés dans une ultime étreinte. « Ils étaient jeunes car leur dentition, complète, présente peu de traces d’usure », selon la responsable des fouilles, Elena Menotti.
« Jusque là, on n’avait jamais trouvé trace de couples enterrés ensemble à l’époque néolithique, encore moins deux personnes enlacées dans une véritable étreinte », précise Elena Menotti. « Évidemment, tout le monde se demande pourquoi ils ont été enterrés enlacés. Je pense pour ma part que c’est le témoignage d’un grand sentiment d’amour qui a traversé le temps. Car quelle que soit la raison pour laquelle ils ont été mis en terre dans les bras l’un de l’autre, c’est qu’il y avait un sentiment entre eux », poursuit l’archéologue.
Plus prosaïquement, certains se demandent si l’un des deux squelettes ne pourrait pas être celui d’une femme sacrifiée pour être enterrée aux côtés de son mari, mort, par exemple, de mort naturelle ou au combat. Réponse d’Elena Menotti, qui tient à conserver le caractère amoureux de la découverte: « dans ces cas baptisés les ‘sacrifices de la veuve’, la femme est mise sous terre aux côtés de l’homme et non dans ses bras ».
Au-delà de l’aspect romantique de la découverte, les tests ADN devraient permettre d’en savoir un peu plus d’ici quelques mois sur ces ossements. Lesquels ont été mis au jour lors de travaux dans une zone industrielle.