Suzanne et Jacques Viguier se sont mariés le 20 août 1988. Jacques est professeur de droit à l’université. Suzanne, après avoir été son élève, est devenue professeur de danse. Elle règle des chorégraphies et monte des spectacles dans un cabaret transformiste de Toulouse. Vivant dans un pavillon de la banlieue toulousaine, dans le quartier de l’Ormeau, ils ont trois enfants, Clémence, 11 ans à l’époque des faits, et ses frères jumeaux, Guillaume et Nicolas, 8 ans.Le couple fait chambre à part depuis 1995 lorsque Suzanne découvre que son mari commet de nombreuses infidélités avec ses étudiantes. Bien qu’elle soit victime de violences conjugales, Suzanne refuse de divorcer afin de conserver une cellule familiale pour ses enfants. En juillet 1998, elle fait le connaissance d’Olivier Durandet, 31 ans, vendeur de matériaux de construction. Selon les déclarations de ce commercial, ils deviennent amants. Fin février 2000, Suzanne décide de divorcer.
Jacques Viguier affirme n’avoir découvert que ? le 10 mars 2000, en garde à vue ? la nature de la relation entre Suzanne et Olivier, ce que confirme Olivier : ? Il sait que je suis le confident de Suzy, pas que je suis son amant ?. Jacques Viguier précise : ? Olivier était avenant, il faisait des plaisanteries, essayait d’être ami avec toute la famille ? ; il lui aurait même confié à quelques occasions la garde de ses enfants. Le père de Jacques Viguier dresse de celui qui se revendique amant de Suzanne un portrait de profiteur, parasite, pique-assiette. Il a pour lui le qualificatif d’? écornifleur ? et observe que ? sous ses airs patelins de bon gros Raminagrobis, il a influencé les témoins et les policiers. ?.
- Dimanche 27 février 2000 à 4 heures 30 : Olivier, qui est entré dans la vie de Suzanne en 1998, déclare l’avoir vue pour la dernière fois ce 27 février 2000 à 4 heures 30 du matin, de retour d’un concours de tarot.
- Matinée avant 10 heures : Jacques aurait vu son épouse étendue sur le clic-clac de la chambre d’ami, sans cependant avoir vérifié si c’était elle ou leur fille.
- 10 heures : le père de Jacques vient chercher les trois enfants, la famille Viguier devant déjeuner chez les grands-parents.
- 10 h 45, Jacques appelle ses parents pour annoncer un éventuel retard. Un repère chronologique qui va compter dans cette affaire. Il les rejoint finalement comme prévu et reste avec eux toute la journée.
- 13 h 45 : c’est l’heure à laquelle le réveil de Suzanne est calé pour sonner. Olivier affirme que c’est l’heure à laquelle Suzanne devait l’appeler, c’est pourquoi elle aurait mis le réveil.
- Le dimanche soir, Jacques rentre chez lui avec ses enfants et déclarera avoir trouvé la porte fermée à clé. Il ne s’inquiète pas de l’absence de sa femme.
- Lundi 28 février, Durandet et Viguier font une inspection de la maison, constatent que les lunettes de Suzanne sont là avec le collyre pour les lentilles, mais pas les lentilles. La robe et les bijoux qu’elle portait pour jouer au tarot sont à l’intérieur. L’alarme du réveil est calée sur 13 h 45.
- Mardi 29 février : tandis que Jacques est parti avec ses enfants, Séverine Lacoste, une baby-sitter, se rend au domicile des Viguier, et Olivier Durandet en profite pour s’introduire dans la maison. Cette information est cachée jusqu’au procès en appel (voir plus loin section subornation de témoin).
- 1er mars 2000 : Jacques signale la disparition au commissariat de l’Ormeau de Toulouse, quelques heures avant qu’Olivier Durandet ne vienne faire la même chose.
- 8 mars 2000 : Jacques dépose plainte contre X au commissariat central de Toulouse pour ? enlèvement et séquestration ?
- 14 h 30, Jacques rentre chez lui. Il aurait du partir au Vietnam pour raisons professionnelles. Il se retrouve seul. Il lave les draps et va jeter le matelas, de type clic-clac, sur lequel son épouse dormait habituellement, à la décharge du quartier. Plus tard, il aura plusieurs versions sur sa motivation à jeter le matelas. Lorsque la police ira chercher l’objet à la déchetterie, il reconnaîtra un matelas qui ne sera pas le bon. Le matelas concerné aurait brûlé dans un incendie. Pour l’accusation, le matelas est » essentiel dans le tournant du procès «
- 10 mars 2000 : Jacques Viguier est convoqué au SRPJ de Toulouse, les enquêteurs le soupçonnent. Les policiers veulent se rendre au domicile de M. Viguier. Ce dernier accepte. Les policiers de la police scientifique sont là pour faire des premières constatations. Des traces de sang de quelques millimètres ont été relevées par la police scientifique au RDC, dans les escaliers et dans la salle de bain. Dans la chambre qu’occupait Suzanne, ils constatent l’absence du matelas du clic-clac sur lequel elle dormait. Jacques Viguier est à ce moment-là très agité. Le commissaire appelle la juge d’instruction et demande le placement de Jacques Viguier en garde à vue. Ainsi commence une vraie perquisition. Le sac à main de Suzanne est retrouvé dans un placard alors que son mari avait indiqué qu’elle était partie avec. Ce sac contient le trousseau de clé de Suzanne mais pas son portefeuille, qui reste introuvable. Des documents personnels (formalités pour engager un divorce) sont trouvés dans le véhicule de Suzanne, sous la roue de secours. Elle avait rendez-vous chez un avocat le lendemain de sa disparition. Les constatations terminées, Jacques Viguier est placé en garde à vue. C’est à cette occasion, déclarera-t-il plus tard, qu’il aurait appris qu’Olivier Durandet se disait l’amant de Suzanne.
- 13 mars au matin : deux policiers déposent aux objets trouvés de Toulouse le portefeuille de Suzanne qu’ils déclarent avoir trouvé sur la voie publique. Aucun rapprochement n’est fait avec la disparition.
- 16 mars, vers midi : un chauffeur de taxi déclare qu’il aurait pris une jeune femme avec une valise au 21 de la rue où habitent la famille Viguier au 19, pour la déposer à la gare. Il reviendra plus tard sur sa déclaration en disant que la jeune femme ne correspond pas au signalement de Suzanne Viguier.
- 11 mai 2000, le juge décide d’une mesure de détention provisoire.
- 15 février 2001 : Jacques Viguier est remis en liberté, soit après neuf mois d’incarcération.
Source : wikipedia