Les Fond Marins nous réservent souvent de drôles de surprises.La preuve en image….
Un Calmar Géant
Le calmar géant, du genre Architeuthis, que l’on ne connaît que par des cadavres retrouvés échoués ou repêchés dans des filets sont rentrés dans la légende. Mais le fait que l’on ait jamais pu les observer de leur vivant avant 2005 y est pour beaucoup.
Les dernières découvertes scientifiques cassent beaucoup le mythe mais sont loin de nous livrer toute la vérité sur cette créature.Une chose est certaine, le calmar géant est le plus grand invertébré de notre planète. Les restes retrouvés dans les estomacs des cachalots nous permettent d’avoir une idée de la taille gigantesque que certains Architeuthis pourraient atteindre.
Les « monstres » repérés par les marins étaient certainement des calmars géants. Un calmar géant, si l’on tient compte de ses tentacules les plus longs, peut mesurer de 20 à 30 mètres de longueur et peser jusqu’à 200 kilos.
Ceux qui ont été trouvés jusqu’à maintenant étaient des « bébés ». Certaines estimations, d’après les restes trouvés dans l’estomac des cachalots, laissent envisager une taille de 60 mètres et plus.
Poulpe, Calmar ou Légende ?
Au 18ème siècle, un naturaliste, E.Pontoppidan, intrigué par les récits des marins évoquant le serpent de mer et une créature munie de longs bras nommée Kraken, essaye de classer cet étrange animal.Il pense que le Kraken est sûrement un poulpe géant.
C’est en 1861, qu’un navire français, l’Alecton, tente de capturer ce fameux Kraken : il s’agissait bien d’un calmar géant.
L’un des plus anciens rapports vient du naturaliste romain Pline, dans son Histoire naturelle, écrite au premier siècle avant notre ère :
« A Cartéia, un polype accoutumé à sortir de la mer, venait dans les réservoirs dévorer les salaisons. L’odeur des salaisons attire tous les animaux marins. La continuité de ses larcins donna beaucoup d’humeur aux gardiens. Ils formèrent des palissades extrêmement hautes. Le polype les franchissait à l’aide d’un arbre. Il ne put être découvert que grâce à la sagacité des chiens. Ils l’attaquèrent une nuit pendant qu’il retournait à la mer. Les gardiens accoururent. Mais la nouveauté du spectacle les pénétra d’effroi. Sa grandeur était extraordinaire. La saumure dont il était tout trempé avait changé sa couleur. Il répandait une odeur horrible. (…) Ils croyaient combattre contre un monstre. Son souffle affreux repoussait les chiens : tantôt il les flagellait avec l’extrémité de ses bras, tantôt il les assommait de ses deux bras majeurs, dont il se servait comme d’une massue. Plusieurs hommes eurent beaucoup de peine à le tuer avec des tridents. »On apporta sa tête à Lucullus. Elle avait la grandeur d’un baril de quinze amphores. Ce qui fut conservé du corps pesait sept cents livres. »On reconnaît dans ce récit la description d’un calmar géant.
En 1801, le capitaine d’un baleinier américain installé à Dunkerque raconta que lui et ses matelots harponnèrent un jour un cachalot qui recracha un énorme morceau de chair :
« Ils ne voulurent qu’à peine en croire leurs yeux lorsqu’ils virent que cette masse charnue, tronquée aux deux bouts, et dont le plus épais offrait la grosseur d’un mât, n’était autre chose que le bras d’un énorme poulpe, dont les ventouses renfoncées étaient plus larges qu’un chapeau. […] Ce membre mesurait 10,65 m de long, et les ventouses y étaient disposées en deux rangs, comme dans le poulpe commun. Ce poulpe n’était en réalité qu’un calmar géant dont l’unique prédateur connu est le cachalot.
Il fallut cependant attendre 1857 pour que le Danois Steenstrup décrive scientifiquement ce céphalopode géant sous le nom d’Architeuthis. Et pourtant, l’existence des calmars géants fut encore mise en doute par de nombreux scientifiques.
Il fallut plusieurs échouages survenus dans les années 1870 sur les côtes de terre-neuve, pour que les calmars géants soient enfin acceptés par la communauté scientifique.
Malgré les explorations sous-marines qui se sont succédé depuis les années 60 dans les grands fonds, aucun architeuthis n’a accepté de poser pour la photo. A croire qu’ils détectent les engins et prennent le large.
Leurs yeux, d’un diamètre de 25 cm, laissent supposer qu’ils pourraient vivre dans la zone dite crépusculaire (entre 200 et 1 000 m). En effet, la lumière perce encore faiblement à cette profondeur et permet aux prédateurs de chasser à vue.
Le calmar n’est blanc qu’une fois mort. Vivant, il possède de splendides couleurs changeantes
Les dernières constatations des chercheurs nous permettent d’en savoir un peu plus. En effet, malgré la légende qui entoure cet animal mystérieux, certains scientifiques ont pu étudier des corps repêchés. Ainsi, Neil Landman du Muséum d’histoire Naturelle de New York a livré ses conclusions. Grâce à trois corps provenant de Tasmanie, il affirme que le calmar géant vit à environ 300 m de profondeur.On est très loin des profondeurs abyssales souvent avancées.De plus, sa longévité serait inférieure à 15 ans. Exit, les créatures géantes centenaires.
Les calmars se distinguent des pieuvres par leur morphologie et leur mode de déplacement. Les pieuvres ont huit bras et se déplacent en marchant au fond de l’eau. Les calmars ont huit tentacules, plus deux bras plus long armés de crochets leur permettant d’immobiliser leur proie. Ils ne marchent pas, mais nagent entre deux eaux.
Les scientifiques ont pu observer certains céphalopodes jusqu’à 5 000 m de profondeur.
En l’an 2000, Un spécimen très rare de calmar géant a été retrouvé en Antarctique.L’animal, Kondakovia longimana, qui s’était échoué sur une plage de l’Antarctique est une espèce mal connue de calmar géant. L’animal mesurait 2,3 mètres de long et pesait près de 30 kilos.
Le calmar Histioteuthis possède, lui, un oeil plus grand que l’autre. Cette caractéristique lui permet de détecter les ombres de ses futures proies nageant au-dessus de lui.
Le calmar vampire Vampyroteuthis a un corps rouge et tient à la fois de la pieuvre et du calmar. Ses deux grands yeux bleus ressortent d’autant plus qu’ils sont énormes. On dirait deux gros saphirs.Son corps est recouvert de photophores et il dispose d’organes producteurs de lumière.
Un calmar géant photographié vivant (septembre 2005)
Des scientifiques ont photographié pour la première fois un calmar géant vivant à 900 mètres de profondeur.
L’équipe dirigée par Tsunemi Kubodera, du Musée national des sciences de Tokyo, a réussi à immortaliser sur la pellicule un Architeuthis de huit mètres de long, alors qu’il attaquait une proie à 900 mètres de profondeur, au large des Iles Bonin (Japon). « Nous pensons que c’est la première fois qu’un calmar géant adulte est photographié dans son habitat naturel », a déclaré Kyoichi Mori.
Selon le chercheur japonais, le calmar géant, de couleur pourpre comme un spécimen de petite taille, attaquait sa proie avec agressivité, ce qui remet en cause la réputation du calmar lent et léthargique.
Contrairement à l’idée selon laquelle le calmar géant est relativement inactif, le calmar que nous avons photographié usait ses énormes tentacules très activement pour attraper sa proie », a déclaré Kyoichi Mori.