Miracle ou simple effet d’optique ? Les apparitions répétées d’une silhouette de femme sur le clocher d’une église font jaser dans le chef-lieu de la Sicile.
A Palerme (Sicile), le quartier du Capo est surtout connu pour son marché haut en couleur. Mais depuis trois semaines, ce secteur populaire est l’objet d’une attention toute particulière. Sur le clocher de l’église locale, tous les soirs, une forme étrange apparaît. L’apparition ressemble de loin à une sœur, les mains jointes en prière.
Ici, observer « le fantôme » est devenu un rituel au coucher du soleil. « C’est sainte Rita, affirme un témoin dans la presse italienne. Nous avons pris des photos, que nous avons comparées avec des icônes. Pas de doute! » Pris de délire mystique, d’autres ajoutent : « J’ai reconnu sa bouche et son nez. Elle a l’air si triste! » Tous soutiennent avoir vu sainte Rita, religieuse italienne béatifiée en 1627 et devenue la patronne des causes désespérées. Et chaque soir, des dizaines de curieux viennent lever les yeux sur le clocher…
Dans ce quartier populaire, où la pauvreté est le lot quotidien, nombreux y voient un signe du destin. Une habitante raconte : « Une nuit, réveillée par une forte bourrasque, j’ai vu trois colombes voler au-dessus de la place, avant de finir sur le clocher, comme pour encadrer le visage de la sainte. » Pour les habitués qui viennent prier au pied du clocher chaque jour, c’est aussi le signe que l’église, qui est fermée depuis quelque temps pour cause de réhabilitation, doit bientôt rouvrir ses portes. Pour l’heure, le curé local préfère ne pas se prononcer sur la question. « Mais il nous a demandé de prier, confie un paroissien. Il craint que cela soit une présence diabolique. »
Sceptique, un jeune du quartier est allé vérifier par lui-même à la tombée de la nuit… sans réussir à percer le mystère. « Je ne sais plus quoi penser, affirme-t-il au journal local Sicilia Informazioni. Quand je suis arrivé en haut du clocher, je n’ai rien trouvé. Ceux qui étaient restés en bas continuaient cependant à voir la forme. » Alors, simple effet d’optique? Pour beaucoup, il s’agit d’un jeu de lumières entre un projecteur placé en face de l’édifice et les poutres du clocher. « Les miracles, ça n’arrive qu’à Lourdes », plaisante un habitant. Depuis quelques années, le sud de l’Italie est témoin de phénomènes loufoques. Il y a presque deux ans, les travaux de restauration du musée archéologique de Naples avaient été interrompus. La faute à une « silhouette blanche », peut-être une momie, qui aurait hanté les lieux. Les ouvriers, confrontés à une succession d’événements inexpliqués (chute de chariot, interversion d’outils, seau vidé…), avaient rendu clous et marteaux.
Le Parisien