Le gang des Traction Avant est une bande de malfaiteurs des années d’après-guerre spécialisée dans les attaques à main armée. Certains sont issus de la Carlingue ou « Gestapo française de la rue Lauriston » dirigée par Bonny et Lafont. D’autres ont fait partie de la Résistance. Le gang est indissociable de la personnalité de son chef Pierre Loutrel, dit Pierrot le Fou. Celui-ci a fait partie de l’équipe de René Launay, qui pourchassait les résistants pour le compte de la Gestapo, après quoi il a opportunément intégré un réseau de résistance à Toulouse..

Présentation

À l’issue de la guerre, Pierre Loutrel s’associe avec deux anciens de la rue Lauriston (Georges Boucheseiche et Abel Danos), un FFI (Raymond Naudy), un ancien combattant de l’Armée des Alpes (Marcel Ruard) et un rescapé de Mauthausen qu’il a connu aux Bat’ d’Af’ (Jo Attia). L’historien Grégory Auda cite par surcroît Henri Fefeu (Feufeu) et Julien Le Ny parmi les membres du gang. Roger Borniche limite le gang à cinq malfaiteurs : Loutrel, Attia, Naudy, Boucheseiche et Danos. Alphonse Boudard parle de Loutrel, Naudy, Attia, Boucheseiche, Ruart, Danos et Fefeu.

Spécialisé dans les attaques à main armée menées à bord de la Citroën éponyme, le gang des Traction Avant commet un certain nombre de braquages dans la région parisienne, sur la Côte d’Azur et en Provence, aussi violents qu’audacieux entre février et novembre 1946. Ces opérations se caractérisent par une préparation minutieuse, une action et un repli rapides et un butin considérable : il s’élève en quelques mois à plus de 80 millions de francs 1946, soit plus de 6,5 millions d’euros.

Pierre Loutrel
Pierre Loutrel

Pierre Loutrel (1916-1946) dit « Pierrot le Fou ». Ex gestapiste au service du réseau la Carlingue, il rentre dans la résistance quand il sent le vent tourner pour l’occupant. Après la guerre il bascule dans le banditisme et sera le créateur du gang des Tractions Avant . il est jugé comme le tout premier « ennemi public n°1 français.

 

 

Abel Danos
Abel Danos

Abel Danos (1904-1952) dit « le Mammouth » est un ancien membre du réseau la Carlingue. Après la guerre il incorpore le gang de Pierrot le fou. Arrêté en 1948 il est condamné par deux fois à mort pour ses exactions commissent pendant l’occupation. Il tombe sous les balles d’un peloton d’exécution en mars 1952 au fort de Montrouge.

 

 

Jo Attia
Jo Attia

Joseph Brahim (1916-1972) dit « Jo » , ami avec Loutrel depuis leur rencontre au Bataillon d’Afrique. Il sera un des lieutenants de Pierrot le fou. Lui aussi commença par louer ses services à la Gestapo française de la rue Lauriston. Mais fut finalement déporté à Mauthausen quand il tenta un rapprochement avec des réseaux de résistance. Après la guerre il entra dans le gang des Tractions Avant. Arrêté en 1947, il ne sera jugé qu’en 1953, mais jamais incarcéré. Il meurt d’un cancer de la gorge en 1972.

 

Henri Fefeu
Henri Fefeu

Henri Fefeu dit « Riton le tatoué » , un des membres les moins connus du Gang de Pierrot le fou. Arrêté à Montmartre il finira ses jours en prison rongé par la turbéculose. Lui aussi avait séjourné au Bat d’Af durant sa jeunesse.

 

 

Georges Boucheseiche
Georges Boucheseiche

Georges Boucheseiche à commencé sa carrière avec le réseaux de la Gestapo française, et continua après la guerre dans le gang des Tractions Avant. Arrêté en 1947 il écopera d’un an de prison et sept ans de travaux forcés pour son passé. Il décède mystérieusement en 1972 au Maroc .

 

 

Raymond Naudy
Raymond Naudy

Raymond Naudy, (1921-1948) dit « Le Toulousain », toulousain d’origine il est un ex-résistant. Après la guerre il entre dans le gang de Pierrot le fou et sera de tous les braquages. Après la mort de Loutrel il fuit avec Abel Danos en Italie où il commet des hold-up, qui feront trois victimes. Dénoncés par des complices il fuit avec sa fiancée et Danos vers la France par bateau. A son arrivée à Menton ils sont pris en embuscade par des douaniers et des gendarmes, lors de la fusillade un gendarme est tué, Naudy également. Sa fiancée enceinte est grièvement blessée.

 

Marcel Ruard (1924 – 5 octobre 2010 ) , dit « le Gitan ou Pepito» Fils d’une honorable famille et d’une excellente éducation, véritable résistant dès ses dix-sept ans, homologué FFI, il avait combattu dans un maquis de Haute-Loire, puis s’était engagé dans l’armée. Peut-être par goût des armes et de l’aventure, il avait ensuite rejoint le gang des Tractions Avant.
En décembre 1949, devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence, se tint le procès de 22 complices méridionaux de Loutrel, dont Ruard, un des principaux accusés. Peut-être par orgueil, se positionnant comme le successeur du chef, il fut alors l’un des rares à prendre ses responsabilités, à minimiser le rôle des autres.

 

Information

Après neuf mois d’une intense activité, plus rien. Évanoui, le Loutrel. Mais comme on ne prête qu’aux riches, la presse continuait à le charger de tous les méfaits. Chaque fois qu’un truand « tombait », la police espérait une indication, mais rien, toujours rien. Réfugié à l’étranger comme certains prétendaient pour l’y avoir vu ? Pas davantage. Alors, puisqu’on avait plus aucune trace de lui, l’idée vint qu’il était peut-être mort, ce qu’aucun élément ne confirmait, pas même d’anciens complices qui affirmaient ne pas savoir…La vérité n’éclata qu’en 1949.

 

La Libération de Paris, puis l’armistice avaient mis fin à la guerre. Pour autant, on n’en avait pas terminé, et loin de là, avec la pauvreté et le rationnement de la population parisienne et de sa région. Entre 1944 et 1945, on assista alors à une augmentation de près de 300% de « vols en tout genre ». Fruit de la Libération, les armes circulaient au grand jour et les vols à main armée devinrent monnaie courante. Au premier semestre 1945, les quelque mille trois cents hommes du quai des Orfèvres eurent à traiter soixante-douze mille crimes et délits, pour la plupart commis par de faux résistants, de vrais collaborateurs, ou encore des déserteurs allemands et américains, sans oublier les règlements de compte opérés par de vrais résistants, etc. Pour de l’inédit, c’était vraiment du jamais vu !

 

Information

La bande à Bonnot avait innové en introduisant la voiture dans le crime, grâce à la Traction Avant, celle de Loutrel allait supplanter un temps les forces de police. Modèle mythique de chez Citroën, la tenue de route incomparable pour l’époque de la 15/six en avait fait une voiture très prisée par la Résistance et la Gestapo.

 

Le célèbre gang des Tractions Avant fait un peu figure de mètre étalon du genre. Issue autant de la sinistre Carlingue que de la Résistance, la bande est indissociable de son chef, Pierre Loutrel, dit Pierrot le Fou. Spécialisée dans les attaques à main armée, menées à bord de la fameuse Citroën 15/six, le gang des Tractions Avant commit des braquages dans la région parisienne, sur la Côte d’Azur et en Provence entre février et novembre 1946. Aussi violentes qu’audacieuses, ces opérations se caractérisaient par une préparation minutieuse, une action et un repli rapides et un butin considérable : il s’est élevé en quelques mois à plus de 80 millions de francs en 1946, soit l’équivalent de plus de 6,5 millions d’euros. Le gang avait commencé par de multiples braquages de convois de fonds et des camions des PTT, puis avait accentué le mouvement à une fréquence hallucinante. Très vite devenus la priorité de la police, les malfrats échappèrent plusieurs fois aux forces de l’ordre de façon rocambolesque, notamment à Champigny où plus de 350 policiers encerclèrent une auberge dans laquelle se trouvaient deux d’entre eux mais que Loutrel réussit à exfiltrer in extremis au nez et à la barbe de la police.

 

Premiers méfaits

L’attaque du fourgon du Crédit lyonnais, le , avenue Parmentier à Paris, constitue le premier vol à main armée du gang. À bord de deux Traction Avant, Loutrel, Boucheseiche, Attia, Naudy et Feufeu s’emparent de trois millions de francs. Aucune victime n’est à déplorer.

Trois jours plus tard, c’est une camionnette des PTT qui se fait braquer gare de Lyon. Le butin s’élève à huit millions. La bande se sépare : Loutrel se rend sur la Côte d’Azur et à Marseille avec sa maîtresse Marinette Chadefaux et ses complices Naudy et Marcel Ruard. Il s’entoure de nouveaux complices : Christian Laurent qu’il a connu dans l’équipe de Launay, Sauveur Porcu revenu de captivité, Léon Bianchi qui a été déporté, André Girardi, Roger Christophe, Maurice Laguerre anciens résistants, et quelques comparses. Le 14 février, quatre encaisseurs sont attaqués à Laragne et 2 millions cinq cent mille francs dérobés. Le , Loutrel et des complices agressent deux employés de l’EDF à Nice et leur dérobent un million deux cent mille francs. Attia est resté à Paris avec les autres membres du gang et ils procèdent le à l’arrachage de la sacoche du trésorier-payeur d’une usine à Issy-les-Moulineaux. Butin : sept millions.

 

Attaques à main armée sur la Côte d’Azur

Le 5 avril, Loutrel, accompagné de Ruard, attaque un encaisseur des Établissements Borie, boulevard de Longchamp à Marseille. Celui-ci s’accrochant à sa serviette – qui contient sept cent mille francs –, il est abattu à bout portant. L’agresseur semblait en état d’ébriété. L’assassinat de l’encaisseur émeut la population et provoque rafles, perquisitions et interpellations dans la région.

Le 28 mai, le gang attaque le Comptoir d’Escompte à Aix-en-Provence. Le butin est maigre : quarante-cinq mille francs. Une semaine plus tard, deux encaisseurs du Crédit Lyonnais de Gap sont dévalisés. Le 8 juin, à Cagnes-sur-mer, à l’issue d’un vol de coffre-fort, Loutrel, Naudy et Feufeu échappent à un barrage en blessant un gendarme.

Le 1er juillet, renseignés par un postier nommé Gérard, Loutrel, Naudy et plusieurs complices pénètrent dans l’hôtel des Postes de Nice et braquent les postiers présents dans la chambre forte. Ils prennent la fuite dans une Traction où les attendent Ruard et Maurice Laguerre. L’opération a duré un quart d’heure et rapporté 33 millions de francs.

Après quelques jours de repos à Bandol, Loutrel, Naudy, Laguerre et Ruard sont surpris par un coup de filet à l’hôtel Maxim’s à Cassis, le 14 juillet. Les malfaiteurs auraient été dénoncés par le « milieu » marseillais. Une fusillade s’ensuit, Laguerre est interpellé, Ruard et deux policiers sont blessés. Naudy et Loutrel déposent le blessé chez un médecin ami qui le soigne. Ruard est cependant arrêté le 20 juillet. Il sera condamné en décembre 1949 à vingt ans de travaux forcés pour sa participation au hold-up de Nice, au meurtre de l’encaisseur à Marseille et à trois autres braquages.

Loutrel et Naudy se cachent à Marseille. Sorti pour acheter des cigarettes, Loutrel est interpellé rue Thubaneau et conduit à l’hôtel de police. Avant que les policiers aient pu l’identifier, il s’échappe de l’Evêché en dérobant l’arme d’un agent.

 

De Retour à Paris

De retour à Paris, Loutrel retrouve Naudy, ainsi qu’Attia, Boucheseiche et Danos. Entre le 16 juillet et le mois de septembre, le gang va y enchaîner cinq braquages :

  • le 16 juillet rue de Rivoli, le gang s’empare de 3,2 millions de francs en interceptant un fourgon de la Société générale,
  • le 29 juillet, attaque à main armée de la Société d’approvisionnement de la SNCF avenue de Suffren. Après neutralisation des employés, le coffre-fort est vidé de son contenu de 9 millions de francs,
  • le 1er août, le gang connaît un échec en voulant dérober 500 kilos d’or au Comptoir des métaux précieux rue Dareau,
  • le 24 août, attaque d’un fourgon postal rue de Maubeuge et vol de 8 millions de francs,
  • le 31 août, agression d’un caissier à Saint-Denis ; butin : 2 millions de francs,
  • en septembre, agression de deux encaisseurs à Champigny-sur-Marne ; butin : 2 millions de francs.

La police ne commence à identifier Pierre Loutrel comme l’instigateur de tous ces braquages qu’à partir de l’attaque de l’hôtel des Postes de Nice (1er juillet). Avec Naudy, Fefeu et Boucheseiche, il est formellement reconnu par un témoin après le braquage de la rue de Maubeuge (24 août). Le milieu se méfie de lui, de sa violence et de son caractère imprévisible, notamment quand il a bu. De plus les coups de filet de la police, en réponse aux braquages du gang, désorganisent les activités « traditionnelles » de la prostitution et du proxénétisme. Le 28 septembre, le journal France-Soir cite pour la première les noms de Loutrel et Attia. Le ministre de l’intérieur Édouard Depreux ordonne la coordination de l’ensemble des forces de l’ordre contre le gang des Traction Avant et exige des résultats.

 

Le siège de Champigny

Courant septembre, une information parvient aux policiers : le gang fréquenterait l’auberge Les Marronniers à Champigny-sur-Marne. Le 25 septembre, 350 policiers sous les ordres des commissaires Casanova et Pinault et de l’inspecteur Nouzeilles investissent l’auberge. Aucun gangster ne s’y trouve, cependant les policiers localisent Boucheseiche, Fefeu et Attia dans un établissement proche, L’Auberge. Sous les ordres du préfet Charles Luizet, les forces de l’ordre font le siège de L’Auberge mais sont repérées par les malfaiteurs. Une fusillade s’ensuit. Des renforts de police interviennent, incluant notamment deux automitrailleuses.

Loutrel ne se trouve pas à L’Auberge. Informé de l’affrontement entre ses complices et les policiers, il approche l’établissement au volant d’une Delahaye, force les barrages, récupère Attia et Feufeu puis prend la fuite en échangeant de nombreux coups de feu avec la police. Le véhicule est abandonné, criblé de balles et les pneus crevés, dans les bois. Les trois malfaiteurs volent un cabriolet à Saint-Maur, tombent en panne dans la forêt d’Armainvillers, s’emparent d’un camion et se retrouvent à Auvers-sur-Oise où ils ont une planque.

Le bilan du préfet Luizet se limite à quelques obscurs comparses. Boucheseiche a échappé à l’arrestation en se cachant au fond d’un puits et en respirant avec une paille. Deux malfaiteurs de peu d’envergure ont été tués dans la fusillade.

 

Loutrel Chef du gang

Démobilisé en 1938, Loutrel prit la gérance d’un bar-hôtel, continua à se livrer à des cambriolages et jouait les caïds à Rochechouart. La période de l’Occupation allait lui offrir la dimension qu’il ambitionnait en rejoignant la Gestapo française de l’avenue Foch dirigée par René Launay : 10 000 francs par mois, frais annexes grassement remboursés, primes, et butin prélevé sur les personnes arrêtées à leur domicile, de quoi largement s’offrir des virées dans les boîtes à la mode où, rackettant, provoquant des bagarres et en se livrant à plusieurs assassinats parfois gratuits, il se distinguait régulièrement par ses excès. Irascible, violent, alcoolique et déséquilibré, il se forgea une réputation de voyou incontrôlable, d’où son surnom de Pierrot le Fou, et le bien nommé. Protégé par l’immunité que lui offrait son appartenance à la Gestapo, malgré sa démesure, il ne fut pas arrêté. Mais, impliqué dans la tentative d’assassinat d’un inspecteur, il partit se faire oublier à Toulouse.
Dingue peut-être, mais conscient qu’avec la Libération il lui fallait se refaire une virginité. Sous le faux nom du lieutenant Dhéricourt, grâce à l’aide de Raymond Naudy, il réussit à intégrer un réseau de résistance toulousain, et procéda à l’exécution de collabos… Cependant, ne pouvant réchapper au minimum d’ordre qui revenait, il retourna à l’illégalité. Dans le Midi, avec Raymond Naudy et Henri Fefeu, il renoua avec le banditisme et forma sa bande avec laquelle il signa plusieurs coups de maître rentrés dans les grandes annales du crime organisé.
Premier à être qualifié « d’ennemi n°1 » en France, soupçonné de onze meurtres, dont plusieurs de gendarmes et de policiers, Loutrel s’évapora à partir de novembre 1946. Il fallut trois ans pour que la police reçoive enfin une information décisive : grièvement blessé, peut-être bêtement par lui-même, durant le braquage d’une bijouterie à Paris le 6 mai 1946, admis dans une clinique sous un faux nom grâce à la complicité d’un médecin, il y resta trois jours. Son état empirant, ses complices préférèrent ne pas prendre le risque qu’il meurt dans la clinique. Déguisés en infirmiers, ils l’enlevèrent et l’emmenèrent jusqu’au domicile du dénommé Courtois à Porcheville où il mourut.
Enveloppé dans une couverture, le corps fut porté en barque jusqu’à l’île du Gillier (aujourd’hui disparue), près d’un saule. Depuis la tombe était restée inviolée et aurait pu le rester toujours sans les aveux de Courtois trois plus tard.

 

La mort de Loutrel et la fin du gang

Le 30 septembre, Henri Fefeu est appréhendé par la brigade criminelle dans un café de Montmartre. Il a été localisé en téléphonant à un garage de La Ferté-sous-Jouarre surveillé par la police. Il mourra en prison de la tuberculose en 1953. En octobre, Loutrel, Attia et Naudy attaquent un transporteur de fonds à Bercy et s’emparent de la recette d’un groupe de négociants en vins. À la suite d’un quiproquo, ils échappent de peu à un piège tendu par l’inspecteur Borniche à d’autres malfaiteurs ce même jour.

Début novembre, une tentative de braquage d’employés de la Banque de France à Versailles échoue à la suite d’une panne de voiture. Le 5 novembre en fin d’après-midi, Loutrel, qui se trouve apparemment en état d’ébriété, braque une bijouterie au 36 rue Boissière. Le bijoutier, du nom de Sarafian se défend et, dans des conditions mal définies, Loutrel est blessé d’une balle dans l’abdomen. Il est possible qu’il se soit blessé lui-même en remontant dans la Citroën où l’attendent Attia et Boucheseiche. Quoi qu’il en soit, les médecins qui le soigneront attesteront que la balle a été tirée de haut en bas. Le bijoutier, grièvement blessé par Loutrel puis renversé par une voiture devant son magasin, décèdera avant d’arriver à l’hôpital.

Attia et Boucheseiche conduisent Loutrel chez l’amie d’un de leurs complices, où il est examiné par un médecin. Celui-ci se déclare impuissant et conseille une hospitalisation. Attia et Boucheseiche conduisent Loutrel à la clinique Diderot (XIIe arrondissement) où il est hospitalisé et opéré sous un faux nom. Cependant, quelques jours plus tard, Attia, Boucheseiche et Abel Danos déguisés en infirmiers viennent régler la note et récupérer Loutrel en ambulance. Ils le transportent chez un ami, Jules (Edmond) Courtois à Porcheville, où il décède. Les quatre hommes décident de l’enterrer sur une île de la Seine en face de Limay. Son cadavre ne sera retrouvé et identifié que trois ans plus tard, sur les indications de Courtois après son arrestation. Jusqu’à cette date, la police et la presse lui imputeront encore divers méfaits.

Jo Attia sera arrêté à Marseille en juillet 1947. Il ne sera jugé qu’à la fin de 1953 et condamné à trois années d’emprisonnement pour un cambriolage commis en 1946. Il sortira le soir même de l’enceinte judiciaire. De nombreux témoignages de personnalités qui ont été déportées en même temps que lui à Mauthausen – à l’instar d’Edmond Michelet, personnalité éminente de la résistance qui sera ministre du général De Gaulle – ont souligné le comportement exemplaire qu’il a eu en déportation.

Georges Boucheseiche sera également arrêté en juillet 47 à Mandelieu. Il sera condamné à un an de prison pour recel de cadavre, puis à sept ans de travaux forcés pour avoir dévalisé un diamantaire sous l’Occupation.

Abel Danos et Raymond Naudy, recherchés notamment pour les meurtres de deux gendarmes en janvier 1948 et mars 1948 (ainsi que les tentatives de meurtres sur deux autres gendarmes qui s’en sortiront gravement blessés), se réfugient à Milan où ils participent à plusieurs hold-ups qui font trois nouvelles victimes. En octobre 1948, dénoncés par des complices, ils prennent un bateau pour rejoindre la France avec femmes et enfants, mais sont interceptés dans un taxi par deux policiers et deux douaniers à Menton. Les malfaiteurs tuent un policier de 28 ans et blessent grièvement un second qui riposte et atteint mortellement Naudy ; la maîtresse de celui-ci est quant à elle gravement blessée. Danos parvient à s’enfuir à Paris. Lâché par le milieu, il se livre à de petits cambriolages pour survivre. Il sera arrêté en décembre 1948 après avoir fracturé la porte d’une chambre de bonne, et sera condamné à mort par la cour de justice de la République en mai 1949, pour les exactions dont il s’est rendu coupable sous l’Occupation. Il sera condamné à mort une deuxième fois par le tribunal militaire en juin 1951 et il est fusillé au fort de Montrouge en mars 1952.

Le 6 novembre 1949, dans le plus grand secret, tout un attirail de la police et de la justice se rendit sur place et, le lendemain, finit par trouver ce qui restait de la dépouille qu’on rembarqua pour une autre traversée de la Seine. Dont acte. Si l’on sait qu’il fallut attendre 1951 pour que soit définitivement enregistrée sa date officielle de décès, quid du corps ?
Ses fossoyeurs ayant gardé le silence, Pierre Loutrel reste recherché deux ans durant par les polices de France et en Europe. On lui attribue des casses, ses complices le déclare en fuite dans quelque pays d’Amérique du sud. En mai 1949, la vérité éclate : Pierre Loutrel serait mort et enterré depuis 30 mois.Sur indication d’Edmond Courtois, un ami de Loutrel, ancien des Bat’ d’Af’, les policiers se rendent sur l’île Gillier pour débuter leur recherche.La dépouille de Pierre Loutrel est acheminée sur l’une des berges de la Seine. Certaines photographies de cet épisode macabre ont été publiées dans et dans le livre de Nicole Attia publié par sa fille. Georges Boucheseiche, détenu à Fresnes, fut inculpé en novembre 1950 de recel de cadavre.
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Author: Reynald

J'ai crée ce site en 2004 car j'étais un passionné de paranormal et je voulais partager ma passion avec les gens qui ont la même passion. Bonne lecture.

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