Les vampires sont démodés. Avec les années et le cinéma, l’éternelle cape noire doublée de soie rouge et les longues dents pointues ne font plus peur à personne. Si Dracula revenait parmi nous, nul ne le prendrait au sérieux. Pourtant, certaines créatures que l’on peut, sans risque d’erreur, appeler vampires ont réellement existé. Ainsi un certain John Haigh, a bu le sang de ses victimes, il y a seulement quelques années à Londres… John Haigh est né le 24 juillet 1909 à Stamford, en Angleterre. Ses parents étaient de pauvres gens. Un père perpétuellement chômeur et une mère qui cherchait dans une foi mystique et aveugle le courage d’affronter une vie sans espoir. L’état de dénuement de la famille Haigh était tel qu’à la naissance du petit John, on ne put le vêtir. Le bébé a eut droit à des langes usagés, donnés par des organismes de charité. Le père de John s’enrôla par désœuvrement dans les rangs d’une secte fanatique, « Les Frères de Plymouth », et il éleva son jeune fils dans une véritable terreur mystique. Entouré de crucifix, de chapelets, le petit John fut traumatisé par l’atmosphère morbide qui régnait autour de lui. L’enfant craignait terriblement son père. Celui-ci portait une vilaine cicatrice sur le front : « C’est la marque de Satan » expliqua-t-il un jour à son jeune fils. « J’ai pêché et Satan m’a marqué de son signe. Si tu commets le moindre pêché, tu seras marqué toi aussi, pour toujours, et le malheur sera sur toi.

 

Le père Haigh ne se doutait pas que la réalité était pire : en vérité Satan vivait déjà dans son enfant..! Pendant 17 ans, John Haigh mena une existence que l’on a du mal à imaginer : on le réveillait à 5 heures du matin pour qu’il assiste au premier office religieux. Le dimanche il restait pendant toute la journée à l’église pour suivre toutes les messes, tous les sermons. Lorsqu’il rentrait chez lui, à la nuit tombée, il trouvait ses parents en prière et n’avait pas le droit de parler. Que pouvait-il bien se passer dans la tête de cet adolescent solitaire, mal aimé, délaissé par ses camarades d’écoles ?. A quoi pouvait rêver le petit John, à un âge où les rêves sont si importants qu’ils conditionnent souvent toute une vie ? Dès qu’il le pouvait, John partait seul dans la campagne. Il s’isolait sur une colline déserte, emplissait ses poumons du bon air vif, de cette bonne odeur de nature qu’il aimait tant et dont, il était obstinément privé. Il passait des heures à soigner et à s’occuper des animaux. Les animaux, ses seuls amis. A20 ans John travaille chez un constructeur d’automobiles. Il est devenu un grand jeune homme travailleur. Comme il veut gagner, très vite, beaucoup d’argent, il ouvre un cabinet d’assurances, puis une petite agence de publicité. Les affaires sont désastreuses. Ayant dépensé ses dernières économies, John tente une dernière chance : il fonde une entreprise d’enseignes lumineuses. C’est un nouvel échec. Découragé, John abandonne les affaires et se fait engager dans une société de location de voiture. A 25 ans, il porte un jugement amer sur le monde : l’honnêteté n’est pas récompensée. Pour quitter sa famille qui l’étouffe, John se fiance à une gentille fille qu’il n’aime pas. En juillet 1934, il épouse Béatrice Hamer. Quelques mois plus tard, il connaît ses premiers ennuis avec la police : pour arrondir ses fins de mois, il a vendu en location-vente des voitures qui n’existaient pas et a empoché l’argent. Pendant qu’il purge une courte peine de prison, sa jeune femme met au monde une petite fille qu’elle confie à des inconnus. Ces étrangers finiront par adopter la petite fille que John Haigh ne connaîtra jamais – et qui ne connaîtra jamais son père. A peine libéré, John commet de nouvelles escroqueries. Il retourne en prison pour quatre longues années.

A sa libération, l’Angleterre est en guerre. John découvre l’horreur des bombardements, l’horreur de la mort. Un jour accidentellement, John se blesse à la main. C’est la révélation, Satan, qui veillait, lui procure une sensation étrange : voici ce qu’il a écrit dans sa confession, quelques jours avant sa mort :

« Je me mis à lécher mon sang et ce fut une révolution dans tout mon être. Ce liquide visqueux, chaud et sale que j’aspirais à fleur de peau, c’était la vie. La vie même !! Je prie l’habitude de me couper volontairement le doigt où la main pour avoir l’honneur et le bonheur de boire mon propre sang…A Pâques 1944, je fus victime d’un accident d’auto. J’avais une profonde blessure à la tête, le sang coulait le long de mon visage jusque dans ma bouche. Ce goût merveilleux réveilla tout en moi, de façon définitive. Cette nuit-là, je fis un rêve terrible et terrifiant. Je voyais une forêt de crucifix, qui se transformaient en arbres. Je crois voir d’abord de la rosée ou de la pluie dégouliner des branches, mais en approchant, je compris que c’était du sang. Il suintait sur les troncs, il tombait des branches. Je vis un homme effrayant qui allait d’arbre en arbre pour recueillir le sang qui coulait dans un calice. Quand la coupe fut pleine, il s’approcha de moi et m’ordonna : »Buvez !! »

Un soir de l’automne 1944, John Haigh rencontre dans une rue élégante de Londres un ami d’enfance, William Donald Mac Swan. Les jeunes gens bavardent longuement. Swan avait peur d’être mobilisé. Il ne voulait pas partir pour la guerre. Il voulait se cacher pour échapper au recensement. Une idée terrible traversa la tête de Haigh. Il propose à son ami de venir se cacher chez lui, 79 Gloucester Road. Swan accepte sans méfiance et le suit dans l’atelier désert qui communique avec le petit appartement que loue Haigh. Dominé par une force irrésistible, Haigh saisit alors un morceau de tuyau de plomb et fracasse le crane de son ami. Puis il lui tranche la gorge avec son canif et, avidement, comme un animal sauvage, il se met à boire à même la plaie le sang qui coule. Comme l’avait fait plusieurs années auparavant à Marseille, l’avocat Sarret, Haigh fait dissoudre le cadavre dans un bain d’acide chlorhydrique. En éprouvant un plaisir abominable, Haigh est entré dans un enfer d’où il ne pourra plus jamais sortir…Deux mois plus tard, Haigh rencontre dans la rue une jeune femme qui le suit sans méfiance dans son atelier. Quelques heures plus tard, Haigh déverse calmement dans la Tamise ce qu’il reste de son cadavre mutilé. Il éprouvait de plus en plus fréquemment le besoin de boire du sanf humain, comme le faisaient jadis les vampires…De la même manière, Haigh assassinera les parents de William Mac Swan : les deux pauvres vieillards moururent avant d’avoir le temps de comprendre ce que leur voulait cet être satanique aux yeux hallucinés. Puis ce fut le tour d’un jeune inconnu qui errait dans la ville à la recherche d’une aventure : en fait d’aventure le jeune homosexuel connut une mort affreuse, la gorge tranchée d’un coup de canif.

John Haigh a fait ensuite la connaissance d’un jeune couple sympathique, les Henderson. Lui, médecin. Elle, ravissante. Les naïfs Henderson disparaissent en février 1948. Haigh, les avait égorgés. Au cours de la nuit qui suivit le double meurtre, il avait bu leur sang. Quelques semaines plus tard, une jeune femme sera la huitième victime. La police ne connaîtra jamais son nom. Plus atrd encore, Haigh fera la connaissance d’une riche veuve, Mrs Durand-Deacon. Le 16 février 1949, il l’abat d’une balle dans la nuque. Mais cette fois, comme s’il s’était lassé de tous ces crimes atroces, Haigh commet des imprudences. Il jette le corps dans la Tamise et garde chez lui des objets lui appartenant. Il brîle en partie le sac de sa victime, et les policiers en retrouveront suffisamment pour identifier la disparue et confondre l’assassin. Les jurés du Sussex qui eurent à juger John Haigh, en juillet 1949, ne croyaient pas aux vampires. Car c’est bien cette thèse que l’avocat plaidera. Il s’efforça de dépeindre la jeunesse du meurtrier et son obsession démoniaque qui l’accompagna toute sa vie. Le jury ne délibara que 17 minutes, Haigh fut condamné à mort. Dans les jours qui suivirent il écrivit une confession hallucinante. Il n’eut jamais une parole de remords. Il était persuadé que les hommes ne l’avaient pas compris et affirmait agir sous l’emprise d’une force surnaturelle.

– « Tout cela était écrit », affirma-t-il à plusieurs reprises. Il fut pendu le 6 août 1949. Quelque part en Angleterre, une femme d’une quarantaine d’années vit sans le savoir que son père avait été le dernier vampire que le monde ait connu…

Et les autres…??

Ses victimes

  • William Donald McSwann, , son ancien employeur
  • William McSwann et Amy McSwann, le , les parents de William devenus trop inquisiteurs à son goût. Il se fait alors passer pour William auprès de leur notaire afin de récupérer leurs biens
  • Archibald Henderson et Rosalie Henderson, le , qu’il appâte en se faisant passer pour un potentiel acquéreur de leur maison
  • Olive Henrietta Robarts Durand-Deacon, le . Cette riche et respectable veuve disparaît de l’hôtel londonien dans lequel vit également Haigh qui l’a attirée dans son atelier, proposant à cette femme se plaignant d’avoir des ongles décalcifiés qu’il pourrait lui en fabriquer des faux en plastique. Il ne s’agit tout d’abord que d’un cas de disparition parmi d’autres mais, bientôt, les policiers découvrent une effroyable série de meurtres.
William Donald McSwann
William Donald McSwann
Amy McSwan et son fils William
Amy McSwan et son fils William

la fameux fut d'acide
la fameux fut d’acide
Reynald
Author: Reynald

J'ai crée ce site en 2004 car j'étais un passionné de paranormal et je voulais partager ma passion avec les gens qui ont la même passion. Bonne lecture.

By Reynald

J'ai crée ce site en 2004 car j'étais un passionné de paranormal et je voulais partager ma passion avec les gens qui ont la même passion. Bonne lecture.

Une réflexion sur « Le Vampire De Londres »

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