En 1776, l’abbé Lievan Bonaventure Proyarte rapporte dans son livre « Histoire du Loango, du Kakonga, et d’autres royaumes d’Afrique », qu’un groupe de missionnaires français avait trouvé dans la forêt, les traces d’un énorme animal inconnu.
Cette étrange créature mesure 8 à 10 mètres et possède un long cou de girafe. Elle vit au Congo où très peu d’hommes se sont aventurés à part les Pygmées. On pourrait la comparer à un dinosaure.
Le mokele mbêmbe est-il un survivant du monde de la préhistoire ou une figure de l’imaginaire moderne ?
« Il doit être monstrueux. Les empreintes de ses griffes que l’on a vues par terre ont laissé des traces d’une circonférence d’environ trois pieds. En observant chacune des empreintes et leur disposition, ils ont conclu qu’il n’avait pas couru dans cette partie du chemin, malgré la distance de sept ou huit pieds qui séparait chacune des empreintes. »
On dit de lui qu’il est d’une couleur gris brunâtre… que sa grosseur est approximativement celle d’un éléphant. On dit qu’il a un long coup très flexible. Certains parlent d’une longue queue musclée comme celle d’un alligator. On dit que les canoës s’approchant près de ces animaux sont condamnés; On dit qu’ils attaquent sur-le-champ les navires et tuent leur équipage, mais qu’ils ne les mangent pas. On dit que cette créature vit dans des cavernes creusées par la rivière dans l’argile, sur les rives où la rivière tourne abruptement. On dit qu’il grimpe sur la rive, même en plein jour, à la recherche de sa nourriture; On dit qu’il est entièrement végétarien. »
Dans la région du Likouala, forêt s’étendant sur environ 130 000km,et d’autres forêts d’Afrique centrale, on signale fréquemment des animaux étranges qui ressembleraient beaucoup à des dinosaures.
Celui-ci n’était apparemment pas un pachyderme car les empreintes indiquaient qu’il possédait trois doigts(ce qui est caractéristique des dinosaures).
Pour vérifier les dires des populations locales, certains explorateurs ont montré aux Pygmées des ouvrages paléontologiques où l’on y voyait des dinosaures (il faut rappeler que les pygmées ne connaissent pas l’existence des dinosaures). D’après les témoignages, les scientifiques s’accordent à dire qu’il ne s’agit pas d’un théropode (famille du tyrannosaure) mais d’un sauropode de la famille des brontosaures, ces animaux gigantesques au long cou qui vivaient à l’ère secondaire mais qui sont censés avoir disparus il y a 65 millions d’années.
Alors serait ce un fossile vivant comme le coelacanthe ? En tout cas cela n’a rien de scientifiquement impossible et comme l’écrit Armand de Ricqlès: « il existe souvent un laps de temps de plusieurs millions d’années entre le dernier représentant d’un groupe connu à l’état fossile et son représentant actuel, si bien que ce groupe, tenu pour disparu, semble surgir brusquement du passé. »
Faut-il vraiment prendre au sérieux cette histoire?
Le monstre est dénommé mokele-mbembe dans le nord du Congo, et nyamala au Gabon.
Les Pygmées du Congo et du Gabon qui ne se sont jamais rencontrés parlent de la même plante, le malombo, pour désigner ce qui serait la principale nourriture de ces » dinosaures survivants ».
En 1970, l’explorateur James Powell s’associa au biochimiste Roy Mackal, de l’Université de Chicago, pour aller explorer les marécages de Likouala. Ils découvrirent que les indigènes y évoquaient eux aussi un animal similaire, qu’ils appelaient aussi le mokele mbêmbe. Cette découverte mena, au début des années 80, à une expédition plus importante, conduite par Mackal.
Cette expédition a d’abord atteint la rivière Lakouala-aux-Herbes, a continué vers le sud puis est remontée par la rivière Bai vers le Nord. Là où l’homme blanc n’avait jamais mis les pieds. Ils s’enfoncèrent dans la forêt tropicale, à l’aide d’un sonar, ont sondé les trous de la Bai où le mokele mbêmbe était censé se trouver. A cet endroit, ils firent deux observations : la végétation alentour était passablement endommagée et d’étranges empreintes de pas apparaissaient au sol ; ensuite ils aperçurent un large sillage provoqué par la plongée d’un gros animal. Pouvait-il s’agir d’un mokele mbêmbe qui aurait été alerté par le bruit ? Les assistants de la région ne voulurent pas les suivre plus au devant de leur parcours.
Le seul témoignage oculaire que l’on puisse prendre au sérieux est celui du zoologiste congolais Marcellin Agnagna. En 1983, il affirme avoir observé, dans le lac Tele, un gros animal avec un long cou, qu’il a approché à moins de 250 mètres avant de le voir plonger. La créature ne ressemblait à aucun animal connu en Afrique.
Si le mokele mbêmbe existe, quelle sorte d’animal est-il ? L’hypothèse la plus attrayante, invoque l’existence d’une population réduite de dinosaures sauropodes qui aurait survécu. Mais comment de tels animaux auraient-ils pu échapper à l’exploration zoologique, même dans l’immensité des marécages du Likouala ? Si tel était le cas, les restes fossilisés de leurs ancêtres auraient eux-mêmes échappé à l’exploration paléontologique ?
Certes, on pourrait expliquer cette absence de fossiles par le manque de chance ou par le fait que les sites de fouilles à la recherche des dinosaures se trouvent en Afrique du nord, de l’Est et du Sud, mais pas en Afrique centrale. En effet, les paléontologues préfèrent effectuer leurs fouilles là où ils peuvent bénéficier de l’appui logistique des institutions locales ; or l’Afrique centrale, très pauvre et politiquement instable, ne peut leur fournir cela ; il y a, en conséquence, un vide sur la carte des sites. Concernant cette région, on ne peut donc qu’extrapoler à partir de ce que l’on sait du reste de l’Afrique, mais sans savoir si des dinosaures ont vécu dans cette partie du continent ni s’ils en ont disparu. Il est indéniable que la forêt congolaise est restée presque intacte depuis le crétacé ; elle n’a jamais connu de très grand bouleversement géologique. Rien n’interdit donc de penser que des dinosaures sauropodes, qui auraient survécu à la grande extinction du crétacé, aient » suivi » la forêt, y soient restés cachés et n’aient que fort peu évolué.
En 2004, les passionnés d’aventure de l’association « Rêve Exploration » mettent sur pied une expédition, la « Mokele exploration 2004 », grande exploration scientifique en direction du sud-est du Cameroun, en territoire de pygmées Baka, pour tenter localiser le Mokele Mbembe.
A la suite des expéditions à gros budget au début des années 80, restées sans succès, l’équipe d’Eric Bonnem, initiateur et organisateur, et Michel Ballot, responsable scientifique, s’en démarquent aujourd’hui en privilégiant une expédition plus légère. L’équipe souhaite réaliser des découvertes scientifiques majeures et attirer l’attention du grand public sur les enjeux de la préservation du patrimoine biologique universel.