En 1986, Ed et Lorraine Warren avaient enquêté sur le cas de White Rose, dans les collines au nord du Connecticut. La famille qui avait fait appel à eux se composait d’une femme, de son mari et de leurs quatre enfants. Ils avaient emménagé dans une nouvelle maison le 31 octobre et les problèmes avaient commencé à ce moment-là. Ils entendaient des gémissements et des bruits de pas en haut et en bas du couloir, des odeurs horribles se répandaient dans certaines pièces, des pleurs de bébé résonnaient dans la maison et ils apercevaient parfois une forme sombre monter les escaliers. Ces manifestations les avaient poussés à contacter Ed et Lorraine Warren, lesquels avaient alors commencé à enquêter à White Rose. Pour étudier ces manifestations, deux enquêteurs étaient restés sur place en permanence, dont Chris, le petit-fils des Warren, qui travaillait avec eux à l’époque.
Au bout d’un mois, l’affaire avait été présentée à l’Église catholique. Après avoir examiné les événements, un prêtre avait procédé à une bénédiction de la maison mais après quelques jours d’accalmie, l’activité avait repris. Deux prêtres étaient alors venus effectuer un exorcisme et, peu de temps après, les manifestations avaient recommencé, mais cette fois en bien pire. Un grand exorcisme, effectué par quatre prêtres, avait alors été décidé et, brusquement, les phénomènes avaient disparu. Par la suite, la famille avait déménagé, les enfants avaient grandi et ils avaient fait leur vie.
En 1998, la famille comptait vingt-sept membres, leur existence était des plus paisibles et aucun incident inexplicable n’avait été observé depuis le grand exorcisme. Malheureusement, au cours de l’automne, le frère de la mère de famille décéda, et elle commença alors à remarquer de curieux incidents, lesquels lui rappelèrent de sombres souvenirs. Peu de temps après, l’un de ses fils observa les mêmes phénomènes dans sa propre maison. Des coups étaient frappés, les lumières s’allumaient et s’éteignaient toutes seules et des bruits étranges s’élevaient du poste de télévision. La mère et le fils relièrent rapidement ces manifestations à la disparition de leur parent et ils décidèrent de contacter les Warren, qui les avaient déjà aidés dans le passé.
Ed et Lorraine découvrirent rapidement que les membres des quatre maisons de la famille se retrouvaient affectés par les mêmes phénomènes, lesquels allaient en s’amplifiant. Des coups résonnaient contre les portes, qui étaient retrouvées verrouillées ou fermées, et parfois personne ne parvenait plus à les rouvrir. Des rafales de vent glacé traversaient les pièces, même quand toutes les portes et les fenêtres étaient fermées, les conversations téléphoniques se retrouvaient sans cesse interrompues, des crépitements électriques étaient observés, des bruits se déplaçaient ici et là, semblant se moquer de ceux qui tentaient de les suivre, des livres bougeaient tous seuls, des pièces se remplissaient de fumée et de petits objets glissaient sur le sol ou sur les tables où ils étaient posés.
Des ombres couleur charbon, qui ressemblaient à celles d’une personne, glissaient au plafond ou se promenaient dans les chambres et, s’arrêtant près de leurs lits, les regardaient silencieusement. Des brouillards s’attardaient sur les enfants assoupis, des coups et des bruits de pas retentissaient au plafond, des voix les appelaient par leurs noms. Quelque chose les suivait dans les couloirs, des cris s’élevaient du sous-sol et, en une occasion, des lumières argentées dansèrent en face de la fenêtre d’une cuisine.
Une petite silhouette blanche, dont le reflet se dessinait sur les vitres, se glissait furtivement derrière eux, des yeux apparaissaient aux fenêtres et des odeurs abominables, qui semblaient venir de nulle part, se répandaient dans l’atmosphère. Plus effrayant encore, dans la maison du plus jeune des fils, une énorme pression semblait leur écraser la poitrine, le cou et la tête, principalement dans le couloir de cuisine et dans une des chambres, et parfois ils se réveillaient avec des ecchymoses.
Depuis le début des événements, les membres de la famille se réunissaient chaque jour pour réciter le chapelet dans chacune des maisons. Ils avaient remarqué que dans l’une d’entre elles, celle du plus jeune des fils, les manifestations se faisaient plus fréquentes et plus violentes après leur passage. Ed et Lorraine, qui pensaient que quelque chose de mauvais se dissimulait dans la chambre parentale, demandèrent à Mike Roberge et à l’un de leurs associés de passer plusieurs jours dans la maison en question, et tous les phénomènes rapportés par la famille purent être observés par les enquêteurs.
27 janvier 1999
07h00: Quand j’ai voulu sortir de la salle de bain, la porte était verrouillée. Je l’ai déverrouillée, mais je n’ai pas pu l’ouvrir. C’était comme si quelqu’un la tenait de l’autre côté. Après quelques tentatives, elle a fini par céder. Quelques minutes plus tard, je suis entrée dans ma chambre et j’ai aperçu une ombre couleur charbon debout, jute à la droite de mon lit. Elle ressemblait au profil d’une personne.
15h00: J’étais assise dans le salon à l’ordinateur quand j’ai senti une rafale de vent froid. Elle a soulevé mes cheveux. Aucune porte n’était ouverte.
28 janvier 1999
11h45: Mon beau-frère a vu une ombre sur le mur se déplacer d’avant en arrière. Sur ce mur se reflétait la lumière de la fenêtre de la salle de bain, mais personne n’était dans la pièce à ce moment-là.
16h50: Quelqu’un a appelé ma belle-mère à deux reprises. J’ai demandé ce qui se passait mais personne ne m’a répondu.
19h30: La famille dinait. Ma belle-sœur a vu quelque chose glisser près de la porte de la cuisine. Ça ressemblait à un brouillard.
19h40: Ma belle-mère et moi avons entendu un coup sur la porte de derrière.
19h43: Deux coups sur la porte de derrière. Nous avons allumé les projecteurs et regardé, mais il n’y avait personne. Le chien était couché sur le plancher de la cuisine, il n’a pas aboyé.
20h30: Mon beau-frère a entendu » psst » dans son oreille gauche. Il pensait que c’était sa mère qui le faisait pour le réveiller, mais ça n’était pas le cas.
21h32: Ma belle-sœur a vu une brume légère se glisser sur sa fille alors qu’elle s’était assoupie dans un fauteuil.
22h00: Mon beau-frère a vu une ombre glisser sur le plafond du salon.
29 janvier 1999
08h10: Une porte de la salle de bain s’est à nouveau verrouillée alors que leur fille se trouvait à l’intérieur. Son frère a déverrouillé la porte, mais elle ne pouvait pas sortir. Il pensait que sa sœur tenait la porte. La fille a commencé à crier, et la porte s’est alors ouverte.
08h40: Leur fille a demandé » qui marchait dans le couloir « . Elle a rapporté avoir entendu des craquements de pas.
08h45: Leur fille a entendu de nouveaux bruits de pas. Ils étaient identiques, mais cette fois ils venaient du plafond.
00h40: Leur fille a entendu quatre claquements au plafond de la cuisine.
30 janvier 1999
05h55: Mon beau-frère et ma belle-sœur ont entendu crier au sous-sol.
06h00: Ma belle-sœur a vu une série de lumières argentées en face de la fenêtre de la cuisine.
9h00-10h55: J’ai essayé de parler au téléphone avec quelqu’un, mais nous étions coupés sans arrêt. C’est arrivé à sept reprises.
13h43: J’ai entendu des pas au plafond de la cuisine.
14h20: A deux reprises, j’ai entendu comme un crépitement électrique.
2h25-14h45: J’ai entendu frapper continuellement dans le couloir. Quand je suis descendue, le son semblait provenir de l’arrière du salon. Je suis allée jusque là, et il m’a semblé que ça provenait de la chambre des filles. Le bruit m’a promenée comme ça pendant 20 minutes.
16h30: Des coups s’élevaient du mur du salon, près de la porte avant.
17h50: J’ai vu une petite silhouette blanche marcher derrière moi alors que j’étais devant la fenêtre de la cuisine. J’ai aperçu son reflet dans la vitre.
31 janvier 1999
10h15: Leur fille a entendu quelqu’un marcher dans le couloir et rentrer dans la salle de bain. Quand elle a ouvert la porte pour aller chercher une brosse à cheveux, la pièce était déserte.
13h30 J’ai entendu un crépitement et des bruits de pas dans un coin du plafond du salon.
16h30: Leur fille et moi avons entendu un bruit au plafond de la cuisine qui ressemblait à celui d’une poubelle que l’on aurait trainée dans les deux sens.
19h15: Leur fils a vu deux yeux dans la fenêtre de la cuisine. Au même moment, le chien a chargé et il a sauté sur le rebord de la cuisine, aboyant et grognant.
23h00 Une ombre brumeuse a traversé la télévision du salon. Elle était grande, ronde et rapide.
23h10 Des coups ont été entendus dans le mur du salon.
1 février 1999
20h50: Une odeur d’œuf a envahi un coin du salon.
2 février 1999: J’ai dormi dans la maison du frère de mon mari. J’ai ressenti une énorme pression sur ma poitrine, mon cou et ma tête, la plupart du temps dans le couloir de la cuisine et dans une des chambres.
22h15: Des livres ont légèrement bougé dans la bibliothèque à deux reprises tandis que Mike, mon beau-frère et sa femme étaient assis dans le salon. Mon beau-frère a sursauté.
3 février 1999
07h00 Je me suis réveillée avec une ecchymose sur le côté droit de mon front. Elle ressemblait à la brûlure d’un tapis.
10h00: J’ai ouvert la porte de ma chambre et il semblait que toute la pièce était remplie de fumée, j’ai appelé mon mari qui était en bas pour qu’il monte.
18h49: Le frère de mon mari a vu un ballon glisser, pas rouler, dans la cuisine du rez de chaussée sur environ 2 mètres. Quand il s’est arrêté, il a tremblé et vibré.
4 février 1999
07h00: Un paquet de bonbons contre la toux a glissé sur la table basse devant mon mari et moi.
08h50: Après avoir parlé avec les enquêteurs Ed et Lorraine au téléphone, la poignée de la porte de devant a tourné et la porte s’est ouverte.
Toutes ces notes sont réelles et documentées. Les phénomènes ont été constatés par Ed et Lorraine Warren, Mike Roberge, et un autre enquêteur. Durant la période de février, une prière d’exorcisme fut dite dans chacune des quatre maisons, malheureusement sans succès. Quelques jours plus tard, toutes les maisons connaissaient les mêmes manifestations paranormales. Après l’intervention de l’église, Mike et le second enquêteur passèrent quelques jours dans l’une d’entre elles. Ils entendirent des tambours, des coups frappés dans les murs et à plusieurs reprises les livres vibrèrent sur les étagères du salon. Quand ils s’allongeaient, ils sentaient parfois une présence s’assoir sur le lit alors qu’une autre semblait marcher à travers la pièce. Puis tous les membres de la famille tombèrent malades, de maladies que l’on ne parvenait pas à diagnostiquer. Il se produisait un nombre incroyable de phénomènes, qu’ils ne comprenaient pas et qui les effrayaient, aussi les chercheurs restaient-ils près d’eux pour les soutenir. Une semaine plus tard, un troisième exorcisme fut effectué et brusquement, les manifestations s’arrêtèrent. La chose qui les tourmentait ne serait jamais revenue. Du moins pour le moment.
Source: Les dossiers Warrens