Le Charles Haskell, un schooner américain spécialement conçu et équipé pour la pêche à la morue, subissait la dernière inspection avant sa mise à l’eau, lorsqu’un des ouvriers glissa et se rompit le cou. Un tel accident fut considéré comme de très mauvais augure dans le milieu maritime très superstitieux, et le marin qui devait en assurer le commandement refusa le poste au dernier moment. Personne ne voulut le remplacer pendant une année, puis, le capitaine Curtis accepta le commandement.
Au cours de sa première campagne de pêche, en 1869, lors d’un hiver très rigoureux, le navire pêchait sur George Bank (Grand Banc de Terre-Neuve), parmi une centaine d’autres bateaux, quand une tempête se leva. Dans la déroute, le Charles Haskell éperonna un autre bateau de pêche, l’envoyant par le fond avec tout son équipage, tandis qu’il put lui-même regagner le port sans encombres.
Au printemps suivant, le Charles Haskell se trouvait de nouveau sur le Grand Banc, lorsque, au sixième jour de la pêche, les deux hommes de quart, à la nuit, virent des hommes en cirés dégoulinant d’eau passer en silence par-dessus le bastingage. Ils avaient la peau blême, le teint cireux, le regard vide. Les deux marins appelèrent le capitaine, et tout l’équipage observa les fantômes s’installer sur les bancs de nage, apprêter et lancer d’invisibles lignes. Puis, les vingt-six marins fantômes repartirent, en file indienne, comme ils étaient venus, pour retourner dans la mer. Le capitaine Curtis fit immédiatement mettre le cap à terre, mais il fallut tout de même passer une autre nuit en mer. A minuit, la même scène se répéta. Mais, cette fois, alors que pointait l’aube et que le navire arrivait en vue de Gloucester (Massachussetts), les marins fantômes repartirent en procession, marchant sur les eaux, en direction de Salem. Ce fut le dernier voyage du Charles Haskell, car plus aucun marin n’accepta de naviguer à son bord.
B.Breed (Etranges histoires de la mer) et François Faivre (« Apparitions en mer », dans La Parapsychologie – Les Apparitions) ont rapporté l’étonnant cas qui suit.
Au cours de l’année 1916, l’Allemagne entreprit de se doter d’une nouvelle flottille de sous-marins. Pendant la construction de l’un d’eux, le UB-65, deux accidents se produisirent l’un après l’autre : une poutre glissa et écrasa deux hommes, puis un dégagement de gaz toxique asphyxia trois autres ouvriers. Ce n’était pourtant qu’un début. Lors de la première sortie du bâtiment, l’un des marins se suicida. Peu après, au cours d’un exercice d’immersion, les commandes se bloquèrent. Le sous-marin resta ainsi douze heures au fond, puis, sans que l’on puisse l’expliquer, le navire répondit de nouveau, et l’équipage put s’en sortir in extremis.
Au cours d’un ravitaillement en vue de sa première croisière d’opérations, une torpille explosa, tuant six hommes, dont le second lieutenant. Pendant les réparations, seuls quelques hommes restèrent à bord, et, pendant un quart de surveillance, deux des marins vinrent trouver l’officier de quart pour lui raconter, effrayés, qu’ils avaient vu le second lieutenant, celui-là même qui était décédé lors de l’explosion de la torpille, monter à bord et se diriger vers la proue. Il s’était ensuite arrêté, et s’était retourné, les bras croisés sur la poitrine, pour les regarder fixement.
Deux jours plus tard, le fantôme réapparut, immobile à l’avant du navire. L’amiral Schroeder, prévenu par un rapport du commandant (qui avait lui-même vu le fantôme) ordonna une enquête. Après avoir envoyé le commandant en congé, il fit, à tout hasard, exorciser l’UB-65. Cela n’empêcha pas les apparitions de continuer de plus belle, et ce jusqu’en 1918. L’amiral décida de remplacer l’équipage. Le nouvel équipage embarqua au mois de juin, pour une mission dans la Manche.
Le 10 juillet 1918, le commandant du sous-marin américain L-2, en patrouille dans la Manche, aperçut, au périscope, un sous-marin allemand en surface, immobile, sans aucun signe de vie sur le pont. Comme il s’agissait peut-être d’une épave, le commandant donna l’ordre de s’en approcher. Il vit alors la silhouette d’un homme immobile, les bras croisés, à la proue du sous-marin allemand. Il nota également l’immatriculation : UB-65. Il s’apprêtait à envoyer une torpille, quand le bâtiment ennemi explosa soudainement, et coula. Très intrigué, il fit un rapport à l’état-major allié, mais on ne put lui fournir aucune explication au mystère. Le 31 juillet, l’état-major allemand publiait un communiqué indiquant : Un de nos sous-marins, l’UB-65, est manquant et doit être considéré comme perdu avec trente-quatre officiers et hommes d’équipage. » L’enquête se poursuivit après la guerre, mais elle n’apporta aucun élément nouveau susceptible d’expliquer ce qui s’était passé. Ainsi, prit fin l’étrange histoire du sous-marin UB-65.
Selon les légendes des marins, la Dame Blanche hante depuis toujours les mers du globe, apparaissant parfois aux marins les plus chanceux. En effet, alors que son homologue terrestre est parfois messagère de mort, la Dame Blanche de la Mer est toujours un heureux présage.
Une telle rencontre se serait produite en 1863. Le capitaine de l’Usk se promenait, un soir, sur le pont de son navire, lorsqu’il vit soudain une forme se matérialiser parmi les haubans : une jeune femme d’une merveilleuse beauté venait d’apparaître. Celle-ci lui dit d’une voix douce, mais ferme, qu’il devait à tout prix retourner à terre, sans quoi il risquait de perdre à la fois son navire et sa vie. Le capitaine obéit et fit demi-tour. Mais, une fois à terre, les armateurs ne l’entendirent pas de cette oreille, et portèrent plainte. Les tribunaux leur donnèrent gain de cause, et les magistrats retirèrent son brevet au capitaine. L’Usk reprit bientôt la mer, avec un nouveau commandant. Peu après, il était détruit en mer par un incendie.