C’est après la construction d’un petit oratoire, dédié à Saint-Waast, sur un petit monticule situé sur la rive droite de la Sambre au lieu-dit « Mont-Aigu » que le village d’Hautmont paraît avoir pris son nom.
Le nom d’Hautmont est indissociable de celui qui fut le fondateur de l’abbaye de cette ville, le comte Madelgaire, connu plus tard sous le nom de saint Vincent. Celui-ci est né vers l’an 610 à Strépy-les-Binche dans le Hainaut. Il épouse Waudru vers l’an 630. Madelgaire se lie d’amitié avec des moines irlandais venus évangéliser la région. Deux prélats prennent une part importante dans son orientation St-Aubert évêque de Cambrai et St Amand.
A l’occasion du sermon de St Amand prononcé lors de la consécration de l’église de Celle, Madelgaire est frappé par les paroles du prédicateur et quelques temps après, en 643, il entreprend la construction d’un monastère en un lieu appelé “ Altus Mons ”.
Pendant les travaux, il fait construire une chapelle sur un monticule dominant la Sambre prénommé “ Mont Aigu ”. La construction de l’abbaye terminée, Madelgaire fait venir des moines bénédictins et devient lui -même novice sous le nom de Vincent. Pendant ce temps, son épouse prend le voile et se retire à Mons ou elle crée également un monastère. Madelgaire se retire à Soignies ou il bâtit un nouveau monastère. Il y mourut le 14 juillet 677.
La révolution de 1789 porte un coup fatal à l’abbaye d’Hautmont. Les moines se dispersent et leurs biens sont vendus. La disparition du monastère enferme le village dans une léthargie de plusieurs décennies. La révolution industrielle apporte à la modeste bourgade (363 habitants à la révolution) un nouvel essor. L’industrie du fer, usines métallurgiques et laminoirs attirent une population laborieuse qui apporte une nouvelle réputation à la ville. Le nombre d’habitants s’accroît rapidement et la ville sera surnommée “ la cité aux 100 cheminées ”.
- 643 : Madelgaire, comte et gouverneur du Hainaut (né vers 610 à Strépy), membre de la Cour du roi Dagobert Ier, aide l’action missionnaire et entreprend de faire bâtir un monastère en un lieu appelé Altus Mons. Dagobert lui offrit en outre les reliques du pape saint Marcel, mort martyr en 309. Vincent Madelgaire épouse Waudru avec laquelle il aura quatre enfants, Landry, Madelberte, Aldetrude et Dentelin. Waudru, après leur décision commune de se séparer pour se consacrer à la vie monastique, fera construire un monastère sur un vaste domaine qui deviendra le berceau de la ville belge de Mons. L’abbaye accueillit saint Ansbert, évêque de Rouen, exilé par Pépin de Herstal.
- 829 : création d’une école à l’Abbaye d’Haumont.
- 880 : sac de l’abbaye par des pillards danois.
- 1565-1625 : âge d’or du Grand Hautmont sous le règne de Gaspard Hanot. L’abbaye est rénovée et de nouveaux bâtiments sont construits. Une brasserie s’installe également.
- 1589 : Gaspard Hanot fait ramener à Hautmont les reliques de saint Marcel, déposées précédemment dans le refuge de l’abbaye de Mons pour les préserver des pillages.
- 1789 : à la Révolution, le village d’Hautmont compte 552 habitants. L’abbaye était l’une des plus prospères du Hainaut. Contrairement à de nombreuses autres, l’abbaye n’a pas été totalement détruite à la Révolution française, grâce au courage de Dom Ghuislain Dusart qui, le 28 juillet 1789, a réussi à calmer les paysans venus pour piller et détruire l’abbaye. Dom Ghuislain, en leur ouvrant la porte, leur demanda de respecter les lieux et leur offrit la nourriture qu’ils demandaient.
- 1843 : la nouvelle usine de la Société Anonyme des laminoirs, forges, fonderies et usines de la Providence est créée à Hautmont. L’arrivée de cette usine va provoquer la création de nombreuses autres.
- 3 août 2008 : Une tornade F4 sur l’échelle de Fujita allant jusqu’à 5 frappe violemment la ville en faisant 3 morts et 18 blessés. Elle provoqua de gros dégâts à travers la ville et ses alentours (700 logements endommagés dont 200 rendus inhabitables).
Malgré les défigurations apportées par les entreprises à certains bâtiments, il est encore possible de voir diverses bâtisses en bon état. C’est ainsi que l’on voit encore en empruntant un passage situé sur la place principale de la ville (place du général de Gaulle), la cour d’honneur avec ses perrons et les bâtiments qui l’entoure. En regard de cette entrée, la municipalité a fait poser la statue de Maldegaire fondateur de l’abbaye, Sainte Aldegonde fondatrice de l’abbaye de Maubeuge, ainsi que Saint Amand. De ce fait, Madelgaire jette encore un regard protecteur sur son œuvre.
Derrière ces bâtiments que l’on appelle aujourd’hui “ l’abbaye ” et dominant la Sambre, on trouve quelques dépendances formant une sorte de béguinage constituées de petites maisons. Aussi en parcourant la ville, le visiteur peut retrouver quelques bâtisses qui sont autant de souvenirs de cette époque.
Selon certains riverains, on pourrait apercevoir les fantômes d’anciens moines se baladant dans l’abbaye.
Merci pour cet article intéressant … 🙂