D’un coup de pioche, ce jeune maçon blésois est tombé sur une petite mine d’or et d’argent. Paolo Ferreira, 27 ans, n’a toujours pas réalisé l’importance de sa découverte. Mais il compte bien
en faire profiter sa famille et ses collègues ! Jusqu’à cette bonne pioche miraculeuse, Paolo était un maçon smicard,aujourd’hui, il est sur le point de devenir riche. L’inventeur du trésor de Montrichard, c’est lui, ce jeune homme jovial, à la figure presque poupine. Son regard s’éclaire quand on l’interroge sur sa prodigieuse découverte du mercredi 28 mars dernier à Montrichard, la bien nommée ! « C’était en début d’après-midi, témoigne-t-il dans un français encore hésitant.
D’origine portugaise, Paolo est arrivé en France il y a seulement trois ans. Son frère Ricardo fait office d’interprète. Le maître d’œuvre avait demandé à ce qu’on creuse une tranchée pour une semelle de mur. On s’était trompé d’emplacement, il a fallu décaler d’un mètre. J’ai donné un coup de pioche, j’ai senti que j’étais tombé sur quelque chose. J’ai vu un pot en grès enfoui dans la terre et recouvert par une ardoise. Des pièces sortaient de l’endroit où ma pioche a brisé le grès. Je n’ai pas compris tout de suite qu’elles avaient une grande valeur. »
Paolo décide de confier les quelque six cents pièces à son collègue qui habite Monthou-sur-Bièvre. Il garde avec lui deux pièces, des Louis d’or, pour les montrer à son frère Ricardo. Lequel en parle à son chef d’équipe à Vineuil. « Il s’y connaît, on a regardé des sites sur Internet, certaines pièces identiques étaient estimées à plus de 3.000 euros. C’était bien des Louis d’or, à l’effigie de Louis XIII et datés de 1642. Elles étaient dans un excellent état de conservation. »
Après quelques explications et tergiversations, Paolo, son collègue, et leur employeur décident, le samedi, d’informer les gendarmes de la découverte du trésor. Les militaires sentent bien qu’une querelle liée au partage est sur le point d’éclater entre patron et employés. Ils saisissent le magot pour le placer en chambre forte en attendant qu’une solution soit trouvée. La loi est formelle : le trésor appartient bien à celui qui l’a découvert, c’est-à-dire Paolo, et au propriétaire de la maison de Montrichard (il s’agit en fait d’une société créée par un investisseur tourangeau, Jacky Bouzat, et une autre personne qui habite l’Eure-et-Loir).
« Beaucoup de choses me passent par la tête, confie Paolo Ferreira, qui ne sait pas encore quand ni comment il pourra profiter de sa nouvelle fortune. On nous a dit que le trésor avait été transféré d’Orléans à Paris pour être expertisé. Je partagerai avec le propriétaire, c’est la loi, mais je penserai aussi à mes deux collègues. C’est une grande nouvelle, ma copine Amanda ne travaille pas et va accoucher en août. Je rêve d’un voyage au Portugal, j’aimerais aider ma famille, mes parents, ma jeune sœur qui vivent à Aveiro, au sud de Porto. Pour l’instant, je continue à travailler comme maçon. Qui sait, mon patron va peut-être m’augmenter après toute cette publicité ! »
Propos recueillis par Lionel OGER
Source: http://www.lanouvellerepublique.fr